Amiante : La complaisance des pouvoirs publics20/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2303.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante : La complaisance des pouvoirs publics

L'Inserm, un organisme public, a estimé que l'amiante devrait tuer 100 000 personnes entre 1995 et 2025, le cancer de la plèvre déclenché par l'inhalation des poussières pouvant se déclarer dix à vingt ans après y avoir été exposé. Le danger mortel qu'il représente est connu depuis le début des années trente, mais ce n'est qu'en 1997 qu'il fut finalement interdit en France, après que les pouvoirs publics eurent traîné des pieds pendant des années avant d'appliquer les directives européennes réclamant son interdiction.

Il faut dire que les industriels de l'amiante, et en premier le groupe multinational Eternit, disposaient d'un puissant lobby avec le Comité permanent amiante (CPA). Comprenant des représentants de ces groupes ainsi que des responsables d'organismes publics et de cinq ministères, le CPA, créé en 1982, a détenu le quasi-monopole de l'information scientifique sur l'amiante et influençait le gouvernement. C'est ainsi qu'en octobre 1996, quelques mois avant l'interdiction de l'amiante, on pouvait entendre le scientifique Claude Allègre dénoncer un « phénomène de psychose collective » concernant les dangers de l'amiante, tandis que Martine Aubry, face aux reproches faits à propos de l'inertie du ministère du Travail dans l'interdiction de l'amiante, répondait « qu'en 1996, nous n'étions que devant une présomption » ! Et même après 1997 et la disparition du CPA, les industriels de l'amiante ont continué à peser sur les pouvoirs publics pour dégager leur responsabilité dans cette catastrophe sanitaire.

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