Yves Bontaz, patron historique du groupe industriel de décolletage du même nom, a réussi à trouver l'oreille complaisante des grands médias nationaux en déclarant qu'il renonçait à investir à Marnaz, en Haute-Savoie, pour une nouvelle usine de 3 000 m² et qu'il irait investir au Maroc car, « depuis Hollande, je n'ai plus ni le moral ni le goût pour travailler ».

Depuis toujours, Bontaz est bien connu en Haute-Savoie comme particulièrement réactionnaire, bien représentatif des patrons du décolletage ; et il ne s'arrange pas avec l'âge. Par contre, ce qui est significatif, c'est que les médias nationaux ont repris ses dires sans les vérifier. Car l'usine Bontaz au Maroc, de 3 000 m² justement, tourne déjà depuis plusieurs mois. Son inauguration à El Jadida a été largement annoncée dans la presse marocaine en mars 2012, cette implantation étant d'ailleurs liée au développement de l'usine Renault Dacia au Maroc !

Quant aux chiffres concernant ses salariés, cela fait longtemps que les sites bien locaux de Marnaz, Cluses et Thiez, n'emploient plus que 270 salariés sur les 1 800 que compte le groupe Bontaz. Ses salariés sont 400 en République tchèque depuis 1995, 100 à Shanghai depuis 2000, 950 à Ben Arous en Tunisie depuis 2008.

Toutes ces informations sont disponibles en quelques clics sur le Web pour qui veut les connaître. Mais c'est tellement plus simple pour les médias, et tellement plus dans l'air du temps, de relayer les pleurs et les récriminations des patrons sur le « coût du travail » en France.