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Leur société
Une rentrée scolaire toujours aussi mauvaise
« La rentrée se passe assez bien », selon Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation. Assez bien si l'on n'est pas parent d'élève de maternelle surchargée à plus de 32 bambins, collégien sans cours ou sans manuels, lycéen sans matériel, élève en difficulté sans soutien scolaire, professeur sans formation ou personnel précaire sans emploi.
Les 1 000 emplois recréés dans l'urgence ne compensent évidemment pas les 14 000 suppressions de postes programmées par le ministère Chatel pour la rentrée de septembre 2012, qui s'ajoutent aux dizaines de milliers d'autres emplois supprimés depuis des années. Annuler cette mesure aurait pourtant été une nécessité.
Donc, dans de nombreux départements, on ne compte plus les travailleurs précaires arrivés en fin de contrats, privés d'emploi et non remplacés. On a ainsi entendu une professeure de français non voyante d'un collège du 20e arrondissement parisien dénoncer la situation absurde dans laquelle elle se retrouvait, à devoir faire grève puisque privée de son assistant arrivé au terme de son contrat.
Ailleurs, comme dans plusieurs écoles maternelles des Yvelines, à Sartrouville, à Achères, des parents d'élèves se sont mobilisés pour exiger l'ouverture d'une classe, la « norme » ministérielle étant dépassée par l'arrivée de nouveaux inscrits. En Seine-Saint-Denis, dans le primaire, 2 200 élèves supplémentaires sont scolarisés et seuls 23 postes ont été recréés fin juin. Les nouveaux enseignants ne pourront donc pas bénéficier de la formation prévue, les remplaçants ayant été mis en poste fixe, comme certains maîtres de Rased qui ne peuvent plus suivre de petits groupes d'élèves en difficulté.
La détérioration des conditions d'étude due aux politiques successives d'économies, elle, perdure à travers les changements de gouvernement.