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Leur société
Crise et naufrage des départements
Une trentaine de départements -- environ le tiers du total -- ont les plus grandes peines à boucler leur budget. L'an dernier ils avaient obtenu une rallonge de Sarkozy sous forme d'un fonds d'urgence de 150 millions d'euros. Cette année c'est pire, et il est question qu'ils réclament, sans être sûrs de l'obtenir, 400 à 500 millions d'euros.
Les causes de ce désastre sont parfaitement connues : diverses allocations sociales à la charge des départements ont considérablement augmenté. Ainsi pour les personnes âgées dépendantes, pour les handicapés, pour le RSA. L'État était censé compenser, mais ces compensations ont été gelées entraînant un manque de 5,7 milliards d'euros en 2011, qui pourrait dépasser 6 milliards en 2012. C'est la raison essentielle du déficit départemental.
Certains élus parlent de voter un budget en déséquilibre, ce qui est interdit par la loi (car la fameuse « règle d'or » s'applique déjà obligatoirement aux collectivités locales !). Et quoi qu'il en soit, de nombreux départements ont déjà réduit leurs diverses dépenses sociales. Ainsi la Corrèze, longtemps présidée par François Hollande, est revenue sur la gratuité des transports scolaires. Un exemple parmi beaucoup d'autres.
La crise entraîne l'État à se défausser autant qu'il le peut des dépenses habituellement à sa charge sur les collectivités locales, à commencer par les départements. Et, par contrecoup, les collectivités locales restreignent les mesures qu'elles prennent en faveur de la population... tout en augmentant leurs impôts.
Mais si les départements sont dans le rouge, c'est bien parce que, derrière, les banques et autres capitalistes ont droit aux largesses prioritaires de l'État.