Bernard Arnault, patron de l'entreprise de luxe LVMH et première fortune de France, avait-il besoin d'avocats après l'annonce de son intention d'acquérir la nationalité belge en plus de la française après l'annonce d'une nouvelle taxation des hauts revenus ? Fillon et Copé, concurrents pour la direction de l'UMP, n'ont pas hésité, ni l'un ni l'autre, à assumer ce rôle, justifiant le fait de partir à l'étranger pour échapper au fisc, ce que l'intéressé lui-même n'a d'ailleurs pas ouvertement revendiqué.

Le challenger au poste de secrétaire général de l'UMP, François Fillon, a qualifié le projet gouvernemental d'une taxe de 75 % au-delà d'un million de revenu annuel de « décision stupide » qui conduit à des « résultats effrayants ». Jean-François Copé, le titulaire du titre, n'a pas voulu être en reste : « 75 %, c'est au-delà de tout ! », s'est-il exclamé, ajoutant : « Si les plus riches de notre pays s'en vont, ça veut dire que les impôts très importants qu'ils paient en France, ils n'en paieront plus du tout. »

Une telle indignation prête à sourire, d'autant plus que Hollande, dans son intervention à TF1du 9 septembre, a dégonflé la baudruche en précisant que les revenus du capital prépondérants pour les ménages qui gagnent plus d'un million d'euros (plus-values, dividendes, intérêts, etc.) ne seraient pas concernés par la contribution de 75 %, et que compte tenu de la CSG-CRDS, le taux effectif sera « plus proche de 67 % », selon le journal Les Échos. Au total, cette taxe presque uniquement symbolique n'égratignera même pas la fortune des 2 000 à 3 000 personnes qui y seront soumises.

Il n'empêche, entre leaders de la droite, on a assisté à une belle concurrence, à qui pousserait le plus de cris d'orfraie en réponse à une gauche qui fait seulement mine de faire payer les riches.