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- Lutte ouvrière n°2301
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Dans les entreprises
Thomson-Technicolor Angers : Les travailleurs ne désarment pas
Le jeudi 30 août, à l'appel de leur intersyndicale, les travailleurs de Thomson-Technicolor ont une fois de plus défilé dans les rues d'Angers pour protester contre les menaces qui pèsent sur leurs emplois. Dans toutes les têtes, il y avait le 6 septembre, date à laquelle le tribunal de commerce de Nanterre pourrait prononcer la liquidation judiciaire de l'entreprise, synonyme de 350 licenciements.
La presse locale a eu beau évoquer un « baroud d'honneur » et un « dernier soubresaut avant l'estocade », l'ambiance dans le cortège était très remontée. Depuis plusieurs jours déjà, l'usine tournait au ralenti et le jeudi, l'ensemble des salariés étaient en grève et la quasi-totalité dans la rue. Du rendez-vous de 10 h 30 à la dispersion de la manifestation vers 13 heures, les ouvriers de Thomson et la centaine de travailleurs angevins venus les soutenir ont battu le pavé en dénonçant les « patrons voyous » et la « catastrophe sociale » qui se prépare.
Le maire PS Frédéric Béatse et le président PS de l'agglomération Jean-Claude Antonini se sont affichés aux côtés des manifestants, se déclarant confiants dans l'action de Fleur Pellerin (la ministre de l'Économie numérique) pour trouver un ou des repreneurs, et dans le fait que le 6 septembre ne serait « qu'une étape » avant une reprise d'activité.
Mais pour les travailleurs de Technicolor menacés d'être mis à la porte dès le 6 septembre, l'heure n'est pas à l'optimisme béat. Et ils sont déterminés à imposer au groupe, riche à millions, de mettre la main à la poche pour garantir leurs emplois ou, à défaut, de leur verser des indemnités de départ substantielles - comme le résume leur slogan : « Maintenant ça suffit, Technicolor, casseur de 350 emplois, doit payer ».
Les travailleurs ont aussi rappelé en suspendant du haut des remparts du château d'Angers une banderole à l'adresse de la population : « Technicolor peut et doit sauver les salariés de Thomson Angers. » Un message qu'ils comptaient bien marteler le jeudi 6 septembre dans les rues de Paris, lors de la prochaine étape de leur mobilisation.