Le gel des barèmes d'imposition décidé par Sarkozy et appliqué par Hollande accentue la baisse du pouvoir d'achat qui découle de l'inflation

Depuis quatre décennies, la grille sur laquelle repose le calcul de l'impôt sur le revenu était révisée chaque année pour tenir compte de l'inflation. Même si cette indexation était loin d'être parfaite, puisqu'elle se faisait en fonction de la hausse officielle des prix, cela permettait à un ménage dont les revenus progressaient au même rythme que l'inflation officielle de rester dans la même tranche d'imposition. Avec le gel, une hausse, même insignifiante, des revenus d'un foyer peut suffire à le faire passer dans une tranche supérieure. Par exemple, le revenu annuel d'un foyer fiscal est imposé à 14 % et non plus à 5,5 % pour la partie qui excède 11 896 euros. Le seuil de 11 896 euros n'ayant pas été réévalué cette année, davantage de foyers le dépassent et devront donc payer davantage.

Le produit de l'opération a été calculé d'avance : 1,7 milliard d'euros pour cette année, qui s'ajoute au 1,8 milliard prélevé sur tout un chacun, y compris les plus pauvres, par le passage du taux réduit de TVA de 5,5 à 7 %. Les gouvernants et les hauts fonctionnaires ne manquent pas d'imagination quand il s'agit de prendre dans la poche des milieux populaires.