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- Lutte ouvrière n°2301
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Leur société
« Emplois d'avenir » : Entre hypocrisie et escroquerie
Le projet de loi sur les emplois dits « d'avenir », promis par le candidat Hollande pour lutter contre le chômage des jeunes, a été adopté en Conseil des ministres.
Ces emplois s'adressent aux jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ou peu qualifiés, et prioritairement à ceux qui résident dans les zones les plus touchées par le chômage. Il s'agit d'emplois en CDI ou en CDD d'un an minimum renouvelable jusqu'à trois ans et dont le projet dit qu'ils seront « pour l'essentiel à temps plein ». Ces emplois devraient être créés essentiellement par les collectivités territoriales et le secteur associatif dans « des activités ayant une activité sociale avérée », et donc l'État versera une aide au salaire des jeunes à hauteur de 75 % du smic.
Il est également prévu 6 000 « emplois d'avenir professeur ». Ceux-là s'adressent à des étudiants boursiers en deuxième année de licence, issus des zones urbaines sensibles et qui se destinent à l'enseignement. Pendant trois années au maximum, ils exerceront un emploi dans les établissements scolaires, d'une durée inférieure à un mi-temps et pour lequel ils percevront -- bourse comprise -- un revenu de 900 euros par mois.
Le gouvernement et le chef de l'État se gargarisent de formules ronflantes sur la « guerre au chômage ». Mais, dans les faits, tous contrats d'avenir confondus, il est proposé d'en signer 100 000 en 2013 puis 50 000 en 2014. Ce n'est pas une guerre, c'est à peine une escarmouche au regard des 700 000 chômeurs de moins de 25 ans à qui ces emplois sont destinés.
Et puis c'est aussi une escroquerie et une duperie qui tendent à faire croire que le chômage pourrait être réglé par des contrats « aidés » -- bien évidemment par l'État et les deniers publics -- tout en laissant de côté la responsabilité du grand patronat, qui détruit des emplois à tour de bras pour maintenir ses revenus et ses richesses. Pour livrer la guerre au chômage, ce sont d'abord les responsables des licenciements qu'il faut combattre.