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Dans les entreprises
Groupe PSA : Derrière le brouillard des chiffres, la richesse des actionnaires
Mercredi 25 juillet, en même temps que PSA demandait au CCE d'approuver la suppression de 8 000 emplois, le PDG, Varin, et le directeur financier, de Chatillon, présentaient les résultats du groupe. Et là, il s'agissait surtout de rassurer les milieux financiers. Du coup, les chiffres fournis montraient que le groupe est prospère.
Depuis plusieurs semaines, la direction de PSA se répand sur les 200 millions de cash qui seraient perdus par PSA tous les mois. De Chatillon a mis un bémol à son discours, affirmant que « il y avait une amélioration dans la période récente ». Ces 200 millions de pertes sont un rideau de fumée pour masquer la réalité.
Les manipulateurs de chiffres du groupe PSA n'ont même pas réussi à mettre le « résultat opérationnel courant » dans le rouge, puisqu'il se monte à 4 millions. Il n'y a que le « résultat net part du groupe » qui permet d'afficher une perte de 819 millions, que les médias ont répétée jusqu'à plus soif.
La dette du groupe, moins de 5 % du chiffre d'affaires, a diminué de un milliard en six mois et n'est plus aujourd'hui que de 2,4 milliards.
De Chatillon a de quoi rassurer les milieux d'affaires, en annonçant : « Nous avons 12 milliards de sécurités financières à la fin du premier semestre, contre 9,5 à la fin 2011. » Autant dire 2,5 milliards de mieux en six mois. Pas mal pour un groupe qui « va mal » !
La Banque PSA Finance, banque du groupe, a fait 542 millions de produit net bancaire et dispose de 8 milliards de liquidités. Le directeur financier a expliqué que, grâce à cette bonne santé, Banque PSA finance allait poursuivre ses opérations de « titrisation », c'est-à-dire alimenter la spéculation financière, et par conséquent cette crise économique... dont PSA se plaint en tant que constructeur d'automobiles.
Cette valse des milliards est à rapprocher des 600 millions -- autant dire une misère -- d'économies espérées à terme avec le plan de 8 000 suppressions d'emplois de PSA, le journal Le Monde affirmant qu'avec les sous-traitants et les emplois induits le plan de PSA aboutirait en fait à la disparition de 50 000 emplois au total.
Varin, lui, s'est dit très content du gouvernement. « Je tiens à saluer la forte mobilisation des pouvoirs publics », a-t-il déclaré, ajoutant : « nous sommes entendus. » Il trouve le plan gouvernemental de soutien à l'automobile très bien et a tenu à dire qu'il avait été accordé sans aucune contrepartie de la part de PSA.
Le gouvernement avait pourtant sous-entendu que les comptes de PSA n'étaient pas vraiment clairs. Il serait donc grand temps de faire une vraie expertise de ces comptes. Mais les seuls qui pourraient faire cette expertise, qui collectivement ont connaissance de tout parce qu'ils font tout fonctionner, ce sont les salariés. Tant qu'ils n'auront pas la possibilité de mettre leur nez dans les comptes de PSA, mais aussi de la famille Peugeot, le principal actionnaire, la direction pourra sortir les chiffres qu'elle veut et leur faire dire le contraire de la réalité. C'est bien connu : les chiffres peuvent tout dire, et peuvent servir à camoufler des mensonges.
Il n'y a rien qui oblige PSA à rayer une usine de la carte et à plonger dans le chômage des dizaines de milliers de familles ouvrières. C'est un choix pour enrichir de quelques centaines de millions supplémentaires un groupe riche à milliards. Un choix que les travailleurs n'ont aucune raison de subir.