Un rapport de la commission d'enquête du Sénat annonce que la facture d'électricité pour les ménages augmentera de 36 % d'ici 2016 et de 50 % d'ici 2020. Ce rapport a été voté par tous les membres de la commission, de l'UMP, dont un des membres la présidait, au PS, en passant bien sûr par les écologistes. Seuls les membres du groupe communiste ont voté contre.

D'après le rapport, cette augmentation « inévitable » serait liée aux investissements élevés -- 400 milliards d'euros en vingt ans -- consacrés aux énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, etc.) dont la part dans la production d'électricité devrait passer de 13 % aujourd'hui à 23 % en 2020. L'augmentation serait aussi due aux coûts cachés du nucléaire qui incluent les dépenses de recherche entre autres. Le coût du mégawatt-heure nucléaire serait en réalité de 61 euros au lieu du prix officiel de 42 euros. Ainsi, pour tous ces sénateurs, rien de plus normal que de faire payer aux usagers les dépenses d'investissement d'une activité dont les profits reviendront aux seuls actionnaires du privé.

De son côté, le gouvernement vient d'autoriser une augmentation de l'électricité de 2 %, une hausse qui vient après celle du gaz, elle aussi de 2 %. Il se vante de limiter ces hausses au niveau de l'inflation officielle. Mais c'est oublier que l'électricité avait déjà augmenté de 2,9 % l'été dernier. Il faut y ajouter l'augmentation au 1er juillet de la CSPE (Contribution au service public de l'électricité) décidée par le précédent gouvernement et qui rapportera à elle seule 1,3 % d'augmentation de la facture. Hollande dans sa campagne électorale s'était engagé à développer les énergies renouvelables et à assurer ce qu'il appelle « la transition énergétique ». Mais celle-ci aura un coût et apparemment, pour les socialistes et les écologistes, ce sera aux usagers de payer une facture qui sera salée.