Mardi 7 août une bonne centaine de manifestants se sont rassemblés devant le centre de rétention du Canet à Marseille, pour s'opposer aux méthodes brutales qui y sont pratiquées contre les personnes sans papiers retenues dans ce centre.

Elles n'ont commis aucun délit et ne sont pas censées être détenues mais « retenues ». Pourtant elles sont bel et bien enfermées pour être expulsées de France manu militari. Pour comble, dénoncent les associations qui défendent les sans-papiers, dont la Ligue des droits de l'homme 13, RESF 13 et l'Article 13, certaines ont été brutalisées. Ainsi, dévoilent ces associations, lundi 30 juillet un « retenu » qui se serait cassé le pied aurait été frappé par trois policiers dans une salle sans caméra. La police aurait refusé l'entrée du centre aux pompiers, appelés alors par des retenus.

Le lendemain, Mme Asfour, une Marocaine qui avait refusé deux expulsions, a été mise à l'isolement. Alors qu'elle se plaignait de violentes douleurs au ventre après avoir absorbé des substances nocives, ce n'est que dix heures plus tard qu'elle était transférée à l'hôpital, c'est-à-dire six heures après avoir réussi à appeler sa famille à l'aide. Ses poignets présentaient des traces de menottes, elle avait des hématomes sur le visage, des lésions au foie et aux reins.

Le centre est plein : 120 personnes y sont en attente de leur prochaine expulsion.

Entre le nouveau et le précédent gouvernement, c'est bien la continuité plutôt que le changement, et ces pratiques sont toujours aussi odieuses.