Alcatel-Lucent : 5 000 suppressions d'emplois supplémentaires10/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2297.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Lucent : 5 000 suppressions d'emplois supplémentaires

« Au regard du contexte macro-économique qui se détériore et de la concurrence qui règne sur les prix dans de nombreuses régions du monde, et qui pèse sur notre rentabilité, nous devons amorcer une transformation plus ambitieuse » : voilà ce qu'a déclaré Ben Verwaayen, directeur général d'Alcatel-Lucent, en présentant le 26 juillet dernier les résultats financiers de la société de téléphonie. Il a précisé que l'ambition du groupe, avec son nouveau plan Performance, était... de supprimer, d'ici fin 2013, 5 000 emplois supplémentaires sur un total de 76 000 salariés dans le monde, dont 9 500 en France, pour économiser 1,25 milliard d'euros.

Les dirigeants d'Alcatel-Lucent ont refusé, pour l'instant, de préciser la répartition des 5 000 suppressions d'emplois par pays ou par branche. Ils ont juste annoncé que la recherche et développement des entreprises situées en France, soit environ 3 000 salariés, ne serait pas trop touchée... car le crédit impôt recherche, niche fiscale conservée par le gouvernement actuel, y était fort intéressant.

En fait, cela fait plus de dix ans que les dirigeants d'Alcatel n'ont de cesse de réduire le nombre de salariés. En 2001, le PDG de l'époque, Serge Tchuruk, avait théorisé cette politique et avait fait sensation en déclarant : « Nous souhaitons être très bientôt une entreprise sans usine. » Alcatel, qui à l'époque regroupait plus de 110 000 salariés, avait vendu alors 50 sites de production, externalisé certaines branches, sous-traité certains activités, et poussé vers la sortie bon nombre de salariés. Cela, depuis, n'a jamais cessé. D'année en année, en changeant le nom ronflant des plans quasi annuels de départs qu'elle met en oeuvre, la direction a fait subir une incroyable cure d'amaigrissement en termes de nombre de salariés. La fusion du français Alcatel avec l'américain Lucent (30 000 salariés) en 2006 n'a pas arrêté ce mouvement. L'année suivante, en 2007, il y a eu 12 500 emplois supprimés, 4 000 en 2008, 1 000 en 2009, plusieurs centaines ces deux dernières années, malgré l'acquisition de quelques entreprises extérieures. Encore aujourd'hui, plusieurs plans de réorganisation, se traduisant par des départs, sont en cours.

Ben Verwaayen a été explicite : « Nos actionnaires nous ont envoyé un signal que vous n'avez sûrement pas raté. Notre action est au plus bas, et cela signifie que le marché attend de nous que nous réagissions, et c'est ce que nous allons faire. »

Et ce qu'ils vont faire -- supprimer 5 000 emplois de plus, au nom des marchés, des actionnaires et des spéculateurs -- est proprement criminel.

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