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- Lutte ouvrière n°2296
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Dans les entreprises
Plysorol -- Fontenay-le-Comte (Vendée) : Non à la fermeture !
Le propriétaire du fabricant de contreplaqué Plysorol, qui emploie 277 personnes en France, a annoncé le 20 juillet son intention de fermer deux sites sur trois, à Fontenay-le-Comte (Vendée) et à Lisieux (Calvados), et de concentrer son activité à Epernay (Marne) avec 95 salariés. Et il ose appeler ça un plan de continuation !
Le groupe libanais Ghassan Bitar a repris Plysorol en octobre 2010, en supprimant 152 emplois sur 222 à Lisieux, et a été placé en redressement judiciaire le 7 juin dernier. À l'annonce de cette décision, les salariés de Fontenay, qui compte 112 personnes, ont décidé d'occuper le site jour et nuit, y compris le week-end.
Mercredi 27 juillet, dans la matinée, c'est en concluant son intervention par « la guerre est déclarée » que la déléguée CGT de l'usine donnait le départ de la manifestation de soutien, regroupant 120 personnes, dans les rues de Fontenay-le-Comte.
Dans l'après-midi, le DRH de l'usine et le « manager de crise » ont tenté d'expliquer aux salariés réunis le plan concocté par la direction. Face au « business plan », les salariés leur ont opposé la question : « Qu'est-ce qui nous fera vivre dans quelques semaines ? ». Elle est restée sans réponse. Le résultat ne s'est pas fait attendre, les deux cadres ont été invités à passer la soirée et la nuit avec eux dans l'usine.
Jeudi 28 juillet, eux partis, c'est ensemble que les salariés ont attendu la décision du tribunal de Lisieux. Celui-ci a prolongé la période d'observation de deux mois jusqu'au 26 septembre, mais avec une audience le 6 septembre pour examiner le plan de continuation et les éventuelles offres de repreneurs. À cette annonce et face à l'éventualité d'une fermeture immédiate, les réactions oscillaient entre la colère : « Ça va durer encore longtemps cette comédie ? » et une certaine résignation : « On va essayer de se changer les idées ». Les congés ont commencé le 27 juillet pour quatre semaines, mais tous savent qu'il ne s'agit que d'un sursis et qu'il va falloir remettre la pression à la rentrée. Les délégués du personnel ont prévu de se relayer dans l'usine durant les vacances pour empêcher le départ du stock de panneaux finis, estimé à 2,2 millions d'euros, et des machines.
Les travailleurs savent pertinemment que leurs emplois ne pèsent pas lourd face aux 600 000 hectares de forêts détenus par Plysorol, au Gabon, riches en okoumé -- composant clé du contreplaqué -- qui sont un enjeu pour des groupes capitalistes sans scrupules.