La chocolaterie Perugina, installée près de Pérouse en Italie, est célèbre entre autres pour la fabrication de bouchées baptisées Baci, c'est-à-dire baisers. Ce ne sont pourtant pas des baisers que les travailleurs ont reçus de leur direction, mais une proposition pour le moins malhonnête.

Elle offre à ceux de ses salariés âgés de plus de cinquante ans de travailler dix heures de moins par semaine, avec bien entendu une perte de salaire de 25 à 30 %, en échange d'une promesse d'embauche d'un de leurs enfants, aux mêmes conditions de temps et de salaire partiels.

C'est du chantage pur et simple et, comme dans tout chantage, celui qui s'y plie est toujours perdant. C'est ainsi que l'ont ressenti nombre de travailleurs de l'usine, où un débrayage a eu lieu jeudi 26 juillet en protestation.

Perugina appartient au trust Nestlé. L'an dernier, le groupe a affiché un bénéfice de 9,5 milliards d'euros, en hausse de 8,1 % par rapport à l'année précédente. Et Nestlé n'aurait pas les moyens, à la fois de diminuer le temps de travail de tous ses salariés -- et pas seulement les plus âgés -- sans perte de salaire, et d'embaucher des jeunes ?