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Fermeture de Freescale -- Toulouse : Le bilan des mensonges patronaux
Trois ans après l'annonce de la décision de fermeture prise par la direction de Freescale concernant le secteur production de l'usine de Toulouse, le gouvernement vient d'annoncer l'abandon définitif d'un projet de reprise industrielle. Celle-ci aurait concerné 230 à 300 salariés selon la CGT, qui soutenait ce projet. La direction confirme qu'elle enverra les lettres de licenciement le 10 août. Cela concernera 561 travailleurs encore présents sur les 821 touchés par le plan de licenciements.
Pourtant l'annonce de la fermeture avait été faite le 22 avril 2009 et à l'époque la direction affirmait que cette annonce anticipée devait laisser le temps à chacun de « se repositionner sur un nouvel emploi et de trouver un CDI ».
Cela n'avait pas vraiment convaincu, à juste titre, les travailleurs de Freescale qui s'étaient mis en grève en septembre 2009 pour cinq semaines. Cette mobilisation avait permis d'obtenir que même les plus bas salaires ne partent pas avec moins de 40 000 ou 50 000 euros, selon l'ancienneté et une majoration de la future indemnité de licenciement de quelques milliers d'euros.
Après la grève et durant les presque trois années qui se sont écoulées depuis, des centaines de travailleurs ont malgré tout suivi des formations et ont cherché activement un nouvel emploi. Le bilan des reclassements est extrêmement faible. En effet seuls 165 salariés ont retrouvé un emploi en CDI et 52 sont partis en création d'entreprise (chiffres de juin 2012) : on est très loin du slogan d'un CDI pour tous, martelé par la direction. Le plus scandaleux est que durant ces trois années, non seulement Freescale a continué à faire des bénéfices mais l'activité du site a été telle que plusieurs centaines d'intérimaires ont dû être appelés en renfort. Ils étaient plus de 600 début 2012. Eux aussi se retrouvent à Pôle emploi.
La similitude des discours patronaux est frappante entre la fermeture du site de Freescale et les nombreux plans de licenciements qui se multiplient actuellement, et notamment l'annonce de la fermeture du site PSA d'Aulnay.
Freescale a annoncé la fermeture deux ans à l'avance (la fermeture était initialement prévue pour la fin 2011), PSA aussi. Freescale a promis qu'il n'y aurait pas de licenciements et que chaque salarié aurait un nouveau CDI, PSA aussi déclare que chaque employé aura une solution à son problème d'emploi, et qu'il n'y aura pas de licenciements secs. Freescale a eu recours à plusieurs cabinets spécialisés dans la reconversion de sites industriels, PSA dit qu'il assurera la réindustrialisation du site d'Aulnay.
En même temps, de grandes entreprises comme Airbus déclarent qu'elles pourraient reprendre de nombreux salariés de PSA. Aux salariés de Freescale aussi on a présenté les besoins de recrutement des usines de production d'Airbus, distantes de quelques kilomètres, comme la fin de leur problème. Beaucoup se sont formés aux métiers de l'aéronautique. Pourtant, en mars 2012, d'après les derniers chiffres fournis, seuls neuf salariés Freescale avaient obtenu un CDI chez Airbus.
Les salariés de Freescale ont donc eu tout le temps de vérifier ce que valent ces promesses de licencieurs, faites comme si elles sortaient d'un même moule. Les travailleurs de Sanofi, PSA, Air France, Alcatel, ont affaire aujourd'hui aux mêmes mensonges. La conclusion s'impose : il faudra une lutte de l'ensemble des travailleurs pour les obliger à reculer.