À Sochaux, en plus des 600 suppressions d'emplois liées à la fermeture de l'atelier de Mécanique, et des 579 autres travailleurs, dont 239 ouvriers, visés par le plan de PSA, la direction a annoncé, le 23 juillet, le renvoi de 300 intérimaires à partir du 1er octobre, invoquant une baisse des ventes de la Peugeot 308. Pour ce faire, elle compte réduire la cadence dans l'une des deux équipes de fabrication et demander à ceux qui resteront de tenir deux postes à la fois !

Cette annonce intervient au moment où est en cours le licenciement de 350 autres intérimaires qui fabriquent des Peugeot 3008, 5008 et Citroën DS5. Cela avait provoqué des protestations de plusieurs centaines d'ouvriers, dont des intérimaires, dans les ateliers du Montage en avril dernier. Le patron n'a pas remis en cause les surcroîts de travail ni les licenciements d'intérimaires.

Il a revu ses calculs et tente de laisser aux uns le temps de supporter les surcharges de postes tout en renvoyant des intérimaires chaque semaine. Ainsi, depuis avril, le patron recrute d'autres intérimaires et se donne jusqu'à octobre pour leur réserver le même sort qu'aux autres.

Vu l'intensité des rythmes de travail, il arrive que des intérimaires contractent une maladie professionnelle en quelques semaines. D'autres sont mis dehors après deux ou trois mois sans avoir suffisamment d'heures de travail pour pouvoir prétendre au chômage. Le patron cherche à instaurer l'inquiétude dans les ateliers pour imposer des sacrifices supplémentaires.

Ces renvois d'intérimaires sont des licenciements qui ne font pas la Une de l'actualité. PSA ne supprime pas seulement 8 000 emplois mais bien plus. Et quand Varin ose dire qu'il n'y aura pas de « licenciements secs », il ment. Les intérimaires qui sont jetés à la rue du jour au lendemain, et tous ceux qui vont les suivre, montrent avec quelle absence d'humanité les patrons entendent traiter les salariés, qu'ils soient intérimaires ou pas.

Reste à ceux-ci la seule arme qui peut faire reculer Varin et la famille Peugeot, la mobilisation de tous les travailleurs de l'usine, CDI, CDD, intérimaires, toutes catégories confondues.