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Dans les entreprises
PSA sème la misère, il récoltera la colère !
Après treize mois à mentir sans vergogne, la direction du groupe PSA a fini par laisser éclater la vérité en annonçant, le 12 juillet, un plan de 8 000 licenciements.
Comme l'avait dévoilé la CGT en juin 2011, les commis de la famille Peugeot avaient prévu la fermeture pure et simple de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (3 300 salariés). Le 12 juillet, ils ont également annoncé la suppression du quart des effectifs de l'usine de Rennes (1 400 licenciements sur un effectif de 5 600 travailleurs) et la suppression de 3 600 postes sur tous les autres sites du pays, une vingtaine. Toutes les catégories de travailleurs sont concernées : ouvriers, employés, techniciens, chercheurs, cadres.
C'est une déclaration de guerre non seulement contre les travailleurs du groupe, mais contre ceux de tout le pays : combien de sous-traitants vivent de l'activité des sites PSA, à commencer par les 400 ouvriers de Magnetto, l'ancien atelier d'emboutissage de PSA « externalisé » il y a plusieurs années.
Pour tenter de faire passer la pilule et éviter une explosion de colère, le PDG Philippe Varin, aussitôt relayé par les directeurs des usines à Aulnay et à Rennes, a laborieusement tenté d'expliquer qu'il n'y aurait pas de licenciement... dans un premier temps. À Aulnay par exemple, 1 500 travailleurs seraient reclassés dans l'usine de Poissy, tandis que les autres seraient embauchés dans le bassin d'emploi d'Aulnay. Personne ne peut croire ce grossier mensonge : à Poissy, la direction parle en ce moment d'un « sureffectif » de 702 personnes. Alors, où veut-elle caser 1 500 travailleurs supplémentaires venus d'Aulnay ? Quant à la « revitalisation du bassin d'emploi d'Aulnay », elle n'est pas plus crédible. Le département est déjà sinistré par le chômage et la situation ne fera qu'empirer lorsque le principal employeur privé de Seine-Saint-Denis, PSA, aura mis la clé sous la porte.
En même temps que Varin s'échine à la télévision à expliquer qu'il n'y aura « aucun licenciement » et que « personne ne sera laissé au bord du chemin », les syndicats du groupe sont appelés, lors du prochain CCE, le 25 juillet, à voter un « plan de licenciements collectifs pour motifs économiques » : ces gens-là mentent comme ils respirent !
De mensonges en mensonges
Pour justifier sa politique, Varin invoque des difficultés économiques parfaitement imaginaires -- d'ailleurs complaisamment reprises par la presse. Le groupe connaîtrait des difficultés insurmontables, il serait « au bord du gouffre ». Les ventes se seraient « effondrées » tandis que PSA perdrait « 200 millions de cash par mois » ! Ce dernier argument que toute la presse a repris est le comble de la manipulation ! D'où sort ce chiffre ? À quoi correspond-il ? Si PSA perdait 200 millions par mois, cela représenterait 1,2 milliard en un semestre. Or, le groupe a annoncé 700 millions de pertes en six mois. Cherchez l'erreur !
Mais pire encore, Varin, pour préserver l'image du groupe aux yeux des financiers, a annoncé lors du CCE du 12 juillet que PSA bénéficiait d'une « sécurité financière » de près de 10 milliards d'euros ! Voilà qui est beaucoup plus proche de la réalité : les coffres de la famille Peugeot et des autres actionnaires du groupe sont pleins à craquer. Et comment s'en étonner ? Depuis des années, PSA bat record de ventes sur record de ventes : il y a quinze ans, le groupe vendait deux millions de voitures par an ; en 2010 et en 2011, il en a vendu 3,6 millions. Son chiffre d'affaires est passé de 44 milliards en 2000 à 61 milliards en 2011. Où sont les « difficultés économiques » ?
La vérité, celle que Varin ne dira jamais, est toute simple : il n'y a pas d'effondrement des ventes, pas de difficultés économiques insurmontables, le groupe fait d'énormes profits depuis des années... mais il veut en faire encore plus. Pour cela, il a décidé de rayer de la carte une usine, de licencier des milliers de travailleurs et de surcharger de travail ceux qui resteront.
Il n'est pas sûr qu'il y parvienne. Car ce plan odieux et révoltant pourrait déclencher la colère non seulement des travailleurs d'Aulnay, mais aussi de ceux de l'ensemble du groupe. C'est la seule chose que craignent réellement et les dirigeants de PSA et les dirigeants de l'État.