Après l'annonce des licenciements à PSA : L'État ne peut rien faire ? Mensonge !18/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2294.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Après l'annonce des licenciements à PSA : L'État ne peut rien faire ? Mensonge !

Un argument est répété en boucle par tous les politiciens de la bourgeoisie : « PSA est une entreprise privée. Donc, l'État ne peut rien faire. »

Si c'est une manière pour ces gens de reconnaître que toute la société vit sous la dictature pure et simple des capitalistes, ils sont dans le vrai. Mais il est absolument faux que l'État ne puisse pas, s'il en avait la volonté politique, imposer un certain nombre de décisions aux patrons du privé.

Rappelons d'abord que si l'État n'avait aucune possibilité d'agir dans les entreprises privées, il n'y aurait pas de congés payés, pas de droit du travail, que les enfants de six ans travailleraient encore dans les usines et que la journée de travail serait de 16 heures... S'il a fallu des luttes pour imposer ces acquis, ce sont bien des lois qui ont obligé les patrons à les respecter ! Et les lois, jusqu'à nouvel ordre, c'est le Parlement qui les vote et l'État qui les fait appliquer.

Aujourd'hui, le PS est majoritaire à l'Assemblée comme au Sénat. Il aurait les mains libres pour faire passer une loi interdisant les licenciements, applicable tout de suite, et les moyens de la faire appliquer dans les entreprises.

L'État n'a pas tant fait le difficile quand il s'est agi de distribuer des milliards aux constructeurs automobiles. Pour le seul cas de PSA, trois milliards lors de la crise de 2008, la prime à la casse, des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires... Montebourg a chiffré ces cadeaux aux constructeurs à quelque 11 milliards d'euros en quatre ans ! Et tout récemment, les pouvoirs publics ont bien été capables d'imposer à PSA de renoncer, pour cause d'embargo, à exporter vers l'Iran -- qui était rien moins que le deuxième marché du constructeur après la France (457 000 véhicules vendus en 2011). Il est donc possible d'obliger un constructeur à respecter une décision politique, et l'interdiction des licenciements en est une aussi.

La réalité, ce n'est pas que l'État ne « peut pas », c'est qu'il ne veut pas. Prendre conscience de cela est un des enjeux politiques de la situation.

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