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Voiture électrique : Pas si propre que cela
La voiture électrique est-elle réellement moins polluante que celle roulant à l'essence ou au diesel ? Une étude commandée par Renault, qui vient appuyer d'autres études réalisées auparavant, montre que cela n'est vrai que sous certaines conditions et en ne prenant pas en compte le cycle de vie complet du véhicule, de la naissance au recyclage.
Il est sûr que lorsque la voiture roule en mode électrique, elle n'émet ni gaz carbonique, un des responsables du réchauffement climatique, ni d'autres gaz et particules fines qui empoisonnent l'air des grandes villes. Cependant, il faut tenir compte de l'origine de l'électricité qui alimente les batteries. Si elle est produite sans combustible fossile, c'est-à-dire à partir du nucléaire ou d'énergies renouvelables, l'impact de la voiture électrique sur l'environnement est faible lorsqu'elle roule. C'est le cas en France, mais pas dans la plupart des pays où l'électricité est majoritairement produite par des centrales thermiques.
Il faut surtout tenir compte de la fabrication du véhicule électrique, à commencer par celle de la batterie qui nécessite l'emploi de métaux -- lithium, cobalt et nickel -- dont l'extraction génère des émissions de gaz carbonique bien supérieures à celles produites pour fabriquer un moteur thermique. Selon certaines études, la fabrication de la voiture électrique libérerait 8,8 tonnes de CO2 dans l'atmosphère, contre 5,6 tonnes pour les voitures à essence. Et comme il faut souvent changer de batterie durant la période d'utilisation, le dégagement de CO2 atteindrait alors 12,5 tonnes.
Bref, quand on nous vante les mérites de la « voiture propre », propagande largement reprise par les médias et les écologistes, on ne prend en compte qu'une étape du cycle de vie du véhicule, celle de son utilisation. Ce n'est pas ce genre de recette qui résoudra le problème du réchauffement climatique !