La direction de Soitec, qui fabrique des plaquettes silicium spécifiques pour la réalisation de circuits intégrés, a annoncé lors de la négociation annuelle obligatoire (NAO) du 14 juin sa décision de geler les salaires pour la période à venir, une nouvelle réunion étant annoncée pour la fin de l'année.

Elle a juste concédé une prime de 300 euros pour les salaires inférieurs à 2 000 euros. Par contre, les dirigeants de l'entreprise, pas avares de baratin pour demander toujours plus de flexibilité et de polyvalence aux salariés, se sont octroyé des actions gratuites, ce qui a pour effet de doubler leur salaire.

Depuis le 21 juin, les salariés débrayent une heure en début et en fin de chaque poste. Le 26 juin, malgré les pressions de la direction, quelque 150 travailleurs se sont rassemblés et prononcés pour la continuation de la grève, en demandant la reprise des NAO sur une base de 100 euros d'augmentation de salaire pour tous.

Après une semaine de débrayages, la direction et les syndicats ont signé un protocole de fin de conflit. La prime unique se décline maintenant en trois primes différentes selon le salaire : 450 euros pour les salaires inférieurs à 1 800 euros par mois, 350 pour ceux inférieurs à 2 200 et 250 pour ceux inférieurs à 2 500. Et 30 euros minimum d'augmentation annoncés pour janvier si, à mi-octobre, la direction estime que l'entreprise va mieux.

Mais les salariés n'ont peut être pas dit leur dernier mot. À l'usine de STMicroelectronics, à quelques centaines de mètres de là, à Crolles, les opérateurs et techniciens ont obtenu 70 euros d'augmentation suite à une grève récente. Et l'ambiance est toujours aux revendications. Lors d'un tournoi de foot organisé par le CE de STMicroelectronics, les joueurs, pour la plupart des ex-grévistes, ont défilé dans les rues de Crolles en scandant « 100 euros pour tous ! On a eu 70, il en manque encore 30 ! » À la Soitec, il en manque plus encore.