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- Lutte ouvrière n°2292
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Sodimédical Plancy (Aube) : Carte blanche à la direction pour fermer l'usine
Le mardi 3 juillet, comme c'était prévisible, la Cour de cassation a cassé l'arrêt pris par la cour d'appel de Reims, le 14 mars 2011, qui avait refusé d'autoriser Lohmann & Rauscher à liquider l'usine de Plancy et à licencier tout le personnel. D'abord parce que L&R refusait de mettre en place un plan social et qu'ensuite, oser invoquer un motif économique pour 54 salariés sur les 3 000 du groupe, cela ne paraissait pas justifié. C'est désormais possible.
Sodimédical peut donc maintenant réclamer à nouveau sa liquidation judiciaire pour motif économique et L&R fermer une de ses usines, sans mettre un sou pour financer un plan dit de sauvegarde de l'emploi.
Manifestement, le groupe L&R a la loi pour lui, contrairement aux salariés qui demandent en vain depuis neuf mois le paiement de leurs salaires puisque, l'usine n'étant pas liquidée, ils ne sont pas licenciés.
C'est d'ailleurs également pour ce motif que tous les salariés de Sodimédical se sont rendus en car à Paris, mercredi 27 juin, pour rencontrer, non pas Arnaud Montebourg lui-même, mais un de ses cinq conseillers.
Un conseiller de Michel Sapin, ministre du Travail, d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et deux représentants du ministère du Travail ont reçu la délégation du CE de Sodimédical. L'entretien a duré une heure. Les représentants du gouvernement sont débordés : le conseiller de Montebourg a ouvert son armoire, déjà remplie des dossiers des entreprises qui l'ont sollicité. Et ils sont cinq dans la même situation.
La seule réponse concrète a été la promesse de nommer un médiateur d'ici la fin de la semaine, proposition acceptée par Lohmann & Rauscher. Le préfet de l'Aube devrait aussi contacter EDF pour que le courant ne soit pas coupé dans l'usine afin que la « salle blanche » continue d'être aérée en permanence. Mais rien d'autre de concret. Si ce n'est la mise en place d'une cellule qui aidera chacun des salariés de Plancy dans leurs démarches. Quant à la question concernant le versement d'urgence des salaires, il a été répondu que cela dépend du Conseil général de l'Aube. Sauf que celui de l'Aube refuse toute aide et n'a cessé de dénigrer le mouvement.
Chacun attend maintenant la décision de la cour d'appel de Reims qui, le 11 juillet, devrait obliger L&R à payer les salaires dus.