Baisse du pouvoir d'achat, hausse du chômage : Et ça continue, encore et encore04/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2292.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse du pouvoir d'achat, hausse du chômage : Et ça continue, encore et encore

L'Insee vient de publier ses derniers chiffres et ses prévisions pour l'année en cours. Aucun travailleur ne sera étonné : le pouvoir d'achat des ménages est en baisse ; le chômage est en hausse. Les services de l'État prévoient 25 000 destructions d'emplois dans les mois qui viennent et jugent cela « modéré au regard de la croissance ».

Les 0,6 ou 1,2 %, suivant le mode de calcul, de baisse du pouvoir d'achat avancés par l'Insee sont une sinistre plaisanterie, car les chiffres officiels minimisent la hausse des prix des denrées réellement consommées par la population travailleuse en les noyant parmi d'autres produits. Une mère de famille qui fait ses courses en sait plus long et plus juste que tous les statisticiens sur la question des prix touchant les classes populaires. De plus, les salaires réels ne dépendent pas seulement du tarif horaire mais aussi du nombre d'heures travaillées. Or combien y-a-t-il aujourd'hui de travailleurs précaires ne trouvant de contrat qu'un mois sur deux, ou à temps partiel imposé, ou même embauchés mais dont l'horaire et le salaire sont réduits, et combien ont-ils sur leur feuille de paye à la fin du mois ?

Quant aux 25 000 destructions d'emplois, ce chiffre est quasiment atteint en additionnant les suppressions de postes prévues dans l'automobile, les télécommunications, les banques et les autres grands groupes. Mais chacun sait que des petites entreprises licencient ou ferment, tous les jours, dans les régions. Tout le monde connaît des ouvriers en intérim depuis des années qui ne trouvent plus aucun contrat. Alors, combien y aura-t-il de chômeurs supplémentaires à Noël ?

La seule chose que les ministres nouvellement en fonction ont à offrir aux travailleurs, c'est leur sourire satisfait. Des fils du peuple, ou prétendus tels, frétillent désormais sous les ors de la République, en lieu et place des arrogants fils de Neuilly. Et, d'un bel ensemble, ils baissent leur salaire de trente pour cent, ce qui laisse quand même une belle marge, font des discours sur la justice et servent, tout autant que leurs prédécesseurs et avec la même politique, le grand capital : blocage de fait des salaires ; mains libres au patronat pour licencier ; liberté des prix et secret des affaires.

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