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Leur société
Angoulême : Le couac du président socialiste de l'agglomération
Philippe Lavaud, le président de la communauté d'agglomération d'Angoulême et maire de la ville, et Michel Broncy, son président-adjoint, tous deux socialistes, ont dû reculer dans leur tentative de remettre en cause un dispositif qui permettait à de jeunes élèves du primaire et du secondaire de commencer des études poussées de musique avec des professeurs du conservatoire, les classes à horaires aménagés pour la musique (CHAM).
D'abord, ils ne voulaient plus payer pour ce dispositif et voulaient le supprimer à l'entrée en sixième. Puis ils ont envisagé de quintupler le droit d'inscription ! Ils alléguaient que ces études ne profitaient qu'à des catégories sociales favorisées, ce qui est faux car 60 % des familles concernées ont des revenus modestes.
Après la signature d'une pétition par deux mille personnes et un tollé qui s'est répandu dans la ville, et devant les initiatives publiques d'un collectif bien relayé par la presse, ils ont annulé leur décision. Ce qui les a fait renoncer, c'est aussi la présence militante publique de nombreux pères et mères de famille, qui ont largement fait l'opinion contre ces élus « de gauche ». Dans cette ville et ce département totalement acquis aux socialistes, l'incompréhension et l'indignation se sont répandues jusque dans leur propre milieu.
L'attaque contre le dispositif CHAM est la partie émergée de l'iceberg : ce qui est mis en cause, c'est le conservatoire lui-même, avec ses 1 200 élèves. « Avons-nous besoin d'un conservatoire ? » affirmait le président-adjoint. Et de continuer en disant qu'il y a « trop de professeurs de musique, trop qualifiés et trop payés » et qu'il faut « supprimer des postes » ; qu'il y avait trop d'élèves et qu'il faudrait en réduire le nombre d'un tiers.
La raison de cette orientation délétère est à chercher dans le fait que ces élus socialistes préfèrent consacrer les finances publiques à des chantiers publics pharaoniques très coûteux, mais également très lucratifs pour les banques et les grandes entreprises du BTP, plutôt qu'au bénéfice de la population.
Tout en étant contents du recul infligé à ces dirigeants, le personnel du conservatoire et les parents d'élèves sont conscients qu'il faut rester vigilants et prêts à se mobiliser à nouveau. Quant au président socialiste de la communauté d'agglomération, il a affirmé un brin amer, mardi 26 juin : « On a l'impression que le changement, c'est maintenant, mais pas ici. » En clair : si vous avez aimé les « réformes » selon Sarkozy, vous aimerez le « changement » selon le PS.