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Leur société
Logement : Les familles modestes enchaînées par le crédit
Selon une étude de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), en l'absence d'une politique sérieuse des pouvoirs publics de construction de logements sociaux, un nombre grandissant de familles aux faibles revenus n'ont pas d'autre choix que de se porter acquéreur de leur logement. En dix ans, le nombre de familles ne gagnant que trois smic par mois et devenues propriétaires est ainsi passé de 40 à 50 %. Dans le même temps, le nombre de ménages gagnant moins de 15 160 euros par an et se portant également acquéreurs a doublé, et tout cela en dépit de la forte hausse des prix de l'immobilier.
Évidemment, pour pouvoir acheter, les ménages peu fortunés doivent s'éloigner des grandes villes. Plus de la moitié d'entre eux s'installent dans des villes de moins de 5 000 habitants. Ils n'étaient qu'un tiers en 2000. Les régions les plus attractives sont la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté, la Picardie, la Bourgogne et l'Auvergne, à la fois parce que les prix y sont plus abordables et aussi parce que, selon l'étude, « le parc locatif social y est moins présent ».
La baisse rapide des taux de crédit immobilier et le doublement du prêt à taux zéro sont les deux leviers de cette progression. Mais la médaille a un revers : la forte hausse du coût du logement pour ces familles pauvres.
En effet la durée moyenne des crédits a augmenté de deux ans depuis 2002, reflétant l'augmentation de l'endettement des familles concernées. En 2010, le taux d'effort pour rembourser représentait seulement 31 % des revenus des mieux dotés, mais 41 % des revenus des plus pauvres. Ceux-ci sont ainsi enchaînés aux traites à rembourser pendant des années, tout cela en ayant en plus au-dessus de la tête l'épée de Damoclès de la perte d'emploi, et donc du salaire.