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- Lutte ouvrière n°2289
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Dans les entreprises
Renault -- Flins (Yvelines) : Non aux suppressions d'emplois !
La direction de l'usine Renault de Flins vient d'annoncer sa décision de supprimer 338 emplois parmi la « main-d'oeuvre de structure ». Dans cette catégorie, Renault regroupe toutes celles et tous ceux qui ne travaillent pas directement en production et dont l'effectif devrait passer de plus d'un millier à sept cents, au début 2014. Elle a décidé également de faire passer les postes du nettoyage de 60 à 48 en juillet 2012, et à 26 en 2013, affirmant aux nettoyeurs qu'ils lui coûtaient presque trois fois plus qu'une entreprise extérieure. L'argument n'a pas impressionné ces travailleurs, affectés dans ce service en raison de problèmes de santé, et qui ont protesté par une pétition.
En cinq ans, la direction a déjà supprimé 1200 emplois, sans compter le renvoi de centaines d'intérimaires.
Le résultat est une augmentation de la charge de travail pour ceux qui restent, des accélérations de chaîne au Montage, le sous-effectif chronique en Tôlerie, en particulier au Ferrage, aux Presses, le blocage total quand des travailleurs sont absents ou malades, la difficulté à prendre ses congés ou même à se faire remplacer quand c'est nécessaire. C'est la course à la productivité, avec depuis longtemps la disparition des postes qualifiés de « doux », où des travailleurs épuisés par des années de production pouvaient souffler un peu. C'est l'accroissement des pathologies liées à une intensification du travail, comme les troubles musculo-squelettiques, qui touchent des travailleurs de plus en plus jeunes. C'est aussi l'augmentation des risques puisque, faute de personnel suffisant, l'entretien préventif des machines est de plus en plus aléatoire et qu'on attend la casse pour réparer.
Après avoir coupé dans les effectifs des travailleurs en production, la direction veut s'attaquer aux autres, en misant sans doute sur la flexibilité et la polyvalence. Il y a un an, elle a tenté de le faire avec des caristes qu'elle aurait bien vu utiliser ce qu'elle appelle des « temps morts » pour faire un travail de stockeur, voire de pontier.
Elle mise aussi sur l'opposition des catégories entre « main-d'oeuvre directe » ou « indirecte ». Comme si le travail des nettoyeurs ou du personnel de maintenance était moins nécessaire, non seulement à la production, mais aussi à la sécurité des travailleurs sur chaîne ou sur machine !
Toutes ces suppressions de postes, ce sera autant de travail supplémentaire pour ceux qui restent, autant de travailleurs renvoyés à Pôle emploi, autant de jeunes qui resteront au chômage. Autant d'énergie surexploitée d'un côté et inemployée de l'autre, pour satisfaire les objectifs à courte vue et la cupidité des actionnaires.