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- Lutte ouvrière n°2289
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Leur société
Le taux de chômage augmente : interdiction des licenciements : une mesure urgente
L'Insee vient d'annoncer que le premier trimestre 2012 aurait vu, en France, une légère reprise de l'embauche, puisque 18 300 nouveaux emplois ont été proposés sur cette période. Ce nombre est, selon l'Institut, bien insuffisant pour permettre simplement d'arrêter la hausse du chômage dans le pays, alors que chaque année 150 000 personnes nouvelles arrivent sur le « marché » du travail.
L'Insee lui-même a d'ailleurs publié le 7 juin la dernière statistique sur la question. En incluant la population des départements d'outre-mer, le taux de chômeurs, à son plus haut niveau depuis treize ans, atteint désormais 10 %, soit près de cinq millions de personnes sans emploi, un peu plus encore si l'on ajoute aux catégories A, B et C les catégories D et E, non tenues à la recherche d'emploi car en formation, en maladie ou en contrat aidé. Ce qui ne signifie pas pour autant que ces personnes ne soient pas désireuses de trouver un travail stable.
Plusieurs aspects tristement connus du chômage sont confirmés : près du quart des chômeurs sont des jeunes de 15 à 24 ans ; il est de plus en plus difficile de retrouver un emploi après 50 ans ; et, après la saignée de 35 000 emplois au deuxième semestre 2011 dans l'intérim, la fédération Prisme des professionnels du secteur a calculé en avril 2012 que la diminution des emplois était de 11,2 % en un an.
Le secteur de l'industrie vient encore de supprimer, de janvier à mars dernier, plus de 6 000 emplois, et ce n'est pas dans le secteur public que cette hémorragie sera compensée. Des données publiées par l'Urssaf montrent que, déjà en baisse constante depuis huit ans, les effectifs totaux de la fonction publique ont diminué de 20 000 emplois l'an dernier. Dans les établissements hospitaliers publics les effectifs reculent depuis 2009, selon la Fédération hospitalière de France elle-même, alors que l'activité s'accroît de 3 % par an. Les usagers comme les travailleurs des hôpitaux ne pourront que confirmer la dégradation entraînée.
Les plans de suppressions d'emplois déjà annoncés après l'élection présidentielle, de même que les nouvelles menaces qui pèsent sur des milliers d'emplois dans la téléphonie mobile, ne viendront pas contredire ces statistiques, qui se traduisent par la précarité d'un nombre croissant de familles ouvrières, dans la plupart des régions.
Le nouveau ministre du Travail, Michel Sapin, en appelle à une « croissance » pieusement espérée puisque, dit-il, « les emplois ne se créent pas par miracle ». Raison de plus pour que les travailleurs forcent la main aux patrons, gros et moins gros, en imposant l'arrêt des licenciements et des suppressions de postes qui rendent la vie de tous impossible.