Éducation nationale : Embauche de tous les employés précaires !13/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2289.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Embauche de tous les employés précaires !

Vincent Peillon, le nouveau ministre de l'Éducation, dit avoir remarqué que 14 000 salariés précaires des établissements scolaires allaient arriver en fin de contrat à la fin de l'année scolaire. Pourtant rien n'a pour l'instant été mis en oeuvre pour éviter que ces travailleurs se retrouvent à faire la queue à Pôle emploi. Après avoir évoqué l'idée « d'atténuer » ce problème en créant de nouveaux emplois précaires, le ministre a seulement annoncé sur BFMTV la mise en place à la Toussaint ou à Noël de 500 médiateurs destinés aux établissements secondaires « difficiles ».

Cette annonce s'ajoute à celle des mille postes « d'urgence » destinés à pallier, au moment de la rentrée scolaire de septembre, un certain nombre de situations dramatiques liées à la fermeture de nombreuses classes dans les écoles primaires. Mais elle ne stoppera évidemment pas la dégradation des conditions d'enseignement et d'étude dans les écoles, les collèges et les lycées, conséquence notamment des 80 000 suppressions d'emplois décidées et appliquées à la hussarde ces dernières années.

Pour masquer plus ou moins les dysfonctionnements liés au manque d'adultes dans les établissements (enseignants, personnel d'accompagnement, de ménage, de santé, d'administration...), de nombreux travailleurs précaires ont été embauchés au fil des années dans l'administration. Les syndicats en recensent, rien qu'en contrats aidés par l'exonération de cotisations sociales ou par un financement spécifique, près de 60 000.

Toutes sortes de contrats coexistent, depuis les AED (assistants d'éducation, en contrat d'un an, renouvelable cinq fois éventuellement) aux CUI (contrats uniques d'insertion, de quelques mois à deux ans) ou aux CAE (contrats d'aide à l'emploi) ou aux CAV (contrats avenir, d'un an, renouvelables deux fois). Précaires et sous-payés, ces salariés occupent des fonctions pourtant primordiales : adjoint administratif à la direction d'école, agent d'informatique ou de bibliothèque...

Nombre d'entre eux sont également employés directement auprès des élèves, comme les EVS-AVS (emplois ou auxiliaires de vie scolaire) chargés notamment de rendre possible l'insertion de jeunes handicapés, individuellement ou en groupe.

Au début de l'année scolaire, des circulaires rectorales avaient conseillé aux chefs d'établissement de limiter la durée de ces contrats à six mois, et de les multiplier. Il semblerait que, parallèlement, des instructions aient été données aux agences Pôle emploi de consommer avant juin les deux tiers des enveloppes allouées pour les contrats aidés en 2012 : un moyen de faire baisser artificiellement les chiffres du chômage avant les élections.

S'il tenait un tant soit peu à répondre aux préoccupations des usagers ou salariés qui ont à souffrir de la dégradation de l'école, le nouveau gouvernement devrait d'urgence budgéter pour la rentrée 2012 des créations de postes massives. Et commencer par embaucher immédiatement les précaires de l'éducation menacés de perdre très prochainement leur emploi. Malheureusement, il n'en prend visiblement pas le chemin.

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