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Chomarat -- Ardèche : La direction pleure les caisses pleines
Chomarat textile industrie (CTI) fabrique des textiles haut de gamme pour, entre autres, Vuitton, PSA, Renault, Rossignol... Le groupe a des usines en Espagne, en Tunisie, aux États-Unis, en Chine, et possède des boutiques de prêt-à-porter en France. Il emploie 1 700 salariés, dont 680 au Cheylard et à Mariac, en Ardèche.
Avec 51 millions d'euros de trésorerie, la direction a eu le culot de prétexter des pertes et d'annoncer un plan de 182 licenciements l'automne dernier. Elle a de plus utilisé cette menace pour imposer une baisse de salaire de 3,5 % en faisant accepter le passage aux 32 heures aux salariés des usines menacées.
Cela fait quatre générations que la famille Chomarat s'enrichit sur le travail des ouvriers et qu'elle engraisse ses donneurs d'ordres. Bien qu'il leur faudrait pouvoir contrôler les comptes non seulement de CTI, mais aussi de Renault, PSA, Vuitton, etc. pour savoir ce qu'il en est réellement, les salariés réunis en assemblée générale n'étaient pas dupes. Les carnets de commandes sont pleins, notamment pour l'atelier d'imprimerie voué à la fermeture.
Appelés à débrayer pendant la tenue du comité d'entreprise mardi 5 juin, ils comptaient y dénoncer aussi l'augmentation à venir des cadences pour ceux qui resteraient, alors que déjà une cinquantaine d'entre eux sont en arrêt maladie. La direction a maintenu ce jour-là 140 licenciements secs et tente de faire partir les salariés au volontariat, avec des indemnités de huit mois de salaire au lieu de neuf.
L'écoeurement domine parmi les salariés. Si celui-ci se transformait en colère, la famille Chomarat devrait peut-être alors devoir sortir son portefeuille.