Rotos 93 - le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) : Contre la fermeture, l'imprimerie occupée07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rotos 93 - le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) : Contre la fermeture, l'imprimerie occupée

Depuis la décision de mise en liquidation, les vingt salariés de l'imprimerie Rotos 93, qui a entre autres imprimé notre hebdomadaire Lutte Ouvrière pendant de longues années, occupent leur entreprise jour et nuit. Ils contestent la décision de leur direction, qui les a mis brutalement devant le fait accompli en ne les prévenant qu'une semaine à l'avance de la fermeture.

Ils refusent d'être jetés à la rue comme des malpropres après avoir travaillé vingt ans dans cette usine vétuste, six jours sur sept, parfois même le dimanche ou plus de dix heures par jour, dans des conditions difficiles du fait du manque d'équipement. Pendant vingt ans, le patron a investi le moins possible. Cela ne s'est pas arrangé depuis la mise en gérance il y a huit ans. Lorsque les travailleurs demandaient des pièces indispensables, ils s'entendaient répondre : « Tu n'a qu'à les payer toi-même » ! Il fallait parfois les démonter d'une machine pour les remonter sur une autre afin de pouvoir faire un tirage. Quant à amener le minimum nécessaire sur place comme des chaises, des tables, des réfrigérateurs, les travailleurs ont dû le faire eux-mêmes.

Autant dire que les salariés ont fait tous les efforts, le patron n'a eu qu'à empocher. Il leur doit encore des semaines de vacances qu'il s'est engagé à payer, mais qui n'apparaissaient toujours pas sur la feuille de paye de mai, censée être la dernière versée.

Ils ont reçu le soutien de militants syndicaux de la presse, d'élus locaux dont Marie-George Buffet du PCF, de candidats aux élections législatives, et aussi de travailleurs de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, située non loin de là et elle aussi menacée de fermeture. Ils ont bien sûr le soutien de Lutte Ouvrière.

La perte de leur emploi est évidemment un drame : certains ont des crédits en cours et tous ont bien sûr besoin d'un salaire pour vivre. Alors, les travailleurs de Rotos 93 exigent de leur direction de pouvoir quitter l'usine dignement, c'est-à-dire avec un reclassement dans le même secteur ou un plan de formation. En tout cas, ils se sont organisés pour se défendre, et leur détermination ne faiblit pas.

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