Meryl Fiber -- Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais) : Le responsable est Rhodia-Solvay07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Meryl Fiber -- Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais) : Le responsable est Rhodia-Solvay

Meryl Fiber, deuxième producteur européen de fibres synthétiques polyamides, compte 343 salariés dans son usine de Saint-Laurent-Blangy. Placée en liquidation judiciaire, celle-ci devrait cesser toute activité autour du 14 juin, laissant sur le carreau l'ensemble des travailleurs.

Ancienne propriété de Rhône-Poulenc, puis de Rhodia, l'entreprise n'a cessé d'être démantelée depuis vingt ans : elle a été découpée en plusieurs entités, rachetée par différents groupes, dont une banque qui a fait faillite en 2009, et enfin revendue à des margoulins. Pourtant, malgré tous ces changements de propriétaires, l'entreprise a continué à avoir Rhodia comme principal fournisseur et commanditaire.

Au début 2012, la direction a annoncé que, n'ayant pas réussi à emprunter pour continuer l'activité, l'entreprise était placée en cessation de paiement. Suite à un fax d'une banque qui refusait la reprise, le 14 mai, les salariés se sont rassemblés et ont décidé de faire parler d'eux. Des manifestations ainsi que le blocage des stocks à l'intérieur de l'usine ont fait venir les caméras sur le site.

Des représentants politiques, notamment de gauche, sont venus aussi pour leur affirmer leur soutien, certains faisant espérer que le cabinet de Montebourg suivait le dossier. Mais chaque fois, c'était aussi pour expliquer aux travailleurs qu'il fallait du temps et donc patienter, jusqu'à la liquidation annoncée le 30 mai.

Pourtant, il ne fallait pas des heures d'expertise pour désigner les véritables responsables des licenciements et donc ceux à qui il faudrait présenter la facture. C'est bien Rhodia, appartenant désormais au groupe Solvay, avec son 1,2 milliard d'euros de bénéfices pour 2011, qui doit payer le maintien des emplois, ou à défaut des indemnités telles que les travailleurs ne se retrouvent pas aux Restos du coeur dans quelques années.

Quand un pauvre ne paie pas ses factures, la société bourgeoise lui envoie un huissier accompagné de policiers et réquisitionne ses maigres biens. Pourquoi Montebourg et son cabinet ne le feraient-ils pas vis-à-vis des actionnaires de ces groupes capitalistes, fabricants de chômage ? Encore plus en période de crise, pas un travailleur ne devrait être licencié.

Partager