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- Lutte ouvrière n°2287
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Leur société
Le Pen et les salaires : Un mensonge à 200 euros
Quoique n'ayant jamais eu à s'en soucier pour elle-même, l'héritière et candidate du Front national a affirmé que le smic était trop bas pour vivre, ce qui est vrai, et qu'on pouvait l'augmenter sans que cela coûte rien au patronat, ce qui est faux.
En effet sa « solution » consiste à transformer 200 euros de cotisations salariales en salaire versé directement. Comme les cotisations sont une partie du salaire, différé et réparti sur l'ensemble des travailleurs, actifs, retraités ou privés d'emploi, Le Pen ne propose donc qu'une autre répartition de ses différentes composantes. Ce que les travailleurs recevraient en salaire direct supplémentaire, ils risqueraient de ne plus l'avoir en retraite, en remboursements de soins ou en allocations chômage.
Le Pen prétend que les caisses sociales que les patrons n'abonderaient plus seraient alors remplies par le produit d'une taxe sur les importations. Mais, même si cela était, ce serait aux travailleurs de payer, puisque ce sont eux qui, en définitive, payent les taxes, soit directement, soit parce que les capitalistes les répercutent sur les prix. L'augmentation des salaires serait ainsi vite absorbée, voire dépassée, par la hausse des prix.
L'amusant de la chose, si l'on ose dire, est que ce transfert des cotisations sociales vers les taxes à la consommation était une des mesures proposées par Sarkozy. Ce transfert est déjà en vigueur dans nombre de pays capitalistes et, quoi qu'il en dise, au calendrier du nouveau gouvernement.
Même lorsqu'elle parle d'augmenter les salaires, Le Pen montre dans quel camp elle est. Comme le dit un proverbe africain, on peut apprendre au chacal à roucouler mais pas à pondre.