- Accueil
- Lutte ouvrière n°2287
- Bull en Libye : Profits et dictature font bon ménage
Dans le monde
Bull en Libye : Profits et dictature font bon ménage
La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) ont obtenu que leur plainte contre la société Amesys, une filiale de Bull, soit prise en compte. Le parquet de Paris vient donc d'ouvrir une information judiciaire sur les activités d'Amesys accusée de « complicité d'actes de torture » en Libye.
La justice va donc se pencher sur les contrats passés entre Amesys et le régime de Kadhafi pour la livraison de matériel et de logiciels qui servaient à la surveillance électronique des communications. Entre les mains d'une dictature comme celle qui sévissait en Libye, de tels moyens permettaient de surveiller tous et tout, des communications téléphoniques aux mails en passant par les chats et autres sms.
L'avocate de la FIDH et de la LDH entend faire de ce procès un exemple : « Est-ce qu'au nom du business, une entreprise peut commercer avec les régimes dictatoriaux quelles qu'en soient les conséquences ? » Amesys, qui est une filiale du groupe Bull depuis 2010, n'est pas gênée pour répondre que ces contrats ont été signés en 2007, à une époque où Kadhafi était encore considéré comme très fréquentable par les grandes puissances, au premier rang desquelles la France, Sarkozy n'ayant pas hésité à recevoir le dictateur libyen en grande pompe à Paris. À l'époque le pétrole libyen, les intérêts de Total et ceux de Bull faisaient très bon ménage avec la dictature et personne ne parlait de droits de l'homme non respectés en Libye.
Kadhafi tombé, on peut mettre en accusation un trust ayant fait du commerce avec sa dictature. Mais pour un trust comme Bull jugé et pas encore condamné d'ailleurs, combien d'autres de par le monde continuent à faire du commerce avec des dictatures et avec la bénédiction des gouvernements impérialistes ? Commerce, profits, dictatures et impérialisme vont ensemble.