Contre la crise du logement : Des mesures d'urgence s'imposent23/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2286.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre la crise du logement : Des mesures d'urgence s'imposent

La nouvelle ministre du Logement, Cécile Duflot, vient d'annoncer le report de la fin de la trêve hivernale. Le dispositif pour l'hébergement d'urgence, qui prend fin normalement le 15 mars, est prolongé jusqu'au 31 mai.

Cécile Duflot a déclaré que tout serait mis en oeuvre pour « qu'on puisse garder des places pour qu'on ne mette plus personne à la rue ». Dans le même temps elle annonce qu'elle se penche sur les dix propositions adoptées par le Haut conseil de la famille (HCF), un organisme rattaché au Premier ministre, pour lutter contre la crise du logement.

En effet se loger aujourd'hui devient de plus en plus difficile. Il y a bien sûr le drame des sans-logis, 133 000 selon la fondation Abbé-Pierre. Mais il y a aussi un peu moins de 700 000 personnes contraintes de loger chez des amis ou à l'hôtel. Et, pour ceux qui ont encore les moyens de louer un logement, la part de ressources qu'ils doivent y consacrer est de plus en plus importante. Dans le secteur privé, 1,1 million de foyers consacrent plus de 33 % de celles-ci au paiement du loyer, et la moitié d'entre eux plus de 50 %. Alors, avec le chômage de masse, les emplois précaires payés quelques centaines d'euros et les salaires insuffisants, comment trouver et conserver un logement, comment faire face aux hausses des loyers ?

Parmi les dix mesures proposées par le HCF, certaines sont de bon sens et représenteraient une amélioration certaine, comme d'imposer 25 % voire 30 % de logements sociaux aux municipalités, ou encore d'augmenter les aides au logement (le HCF propose une revalorisation de 30 % du plafond de l'allocation logement familial). Mais, quand on sait que déjà la loi SRU sur les 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants n'est pas appliquée, on se dit que, pour parvenir à 25 % voire 30 %, il faudrait prendre d'autres mesures.

Pour faire vraiment face à la crise du logement, il faudrait des mesures d'urgence radicales, comme l'interdiction des expulsions, la réquisition des logements vides habitables et le blocage des loyers. Il faudrait aussi construire rapidement le million de logements qui manquent cruellement, pour faire face à la situation dramatique de milliers de familles. Certes, cela signifierait la mise en oeuvre de moyens importants que seul l'État serait à même de mobiliser, tant sur le plan humain que matériel. Mais, faute de prendre de telles mesures, la crise du logement ne fera que s'aggraver et des milliers d'autres familles risquent de se retrouver sans toit, faute d'avoir les moyens de s'en payer un.

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