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- Lutte ouvrière n°2286
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Camiva -- Saint-Alban-Leysse (Savoie) : Le lendemain du deuxième tour... on licencie
C'est au cours d'un comité d'entreprise extraordinaire tenu le lundi 7 mai que les syndicats de Camiva, entreprise (située en banlieue de Chambéry) qui fabrique du matériel de lutte contre l'incendie, ont appris le projet patronal de fermer leur usine d'ici la fin de l'année et licencier ses 174 salariés.
La Camiva, ancienne filiale de Renault Véhicules Industriels, fut cédée au groupe Iveco, deuxième constructeur européen de camions, en 1970. Iveco fait lui-même partie de Fiat Industrial, qui regroupe les activités du trust de Turin hors automobiles. Fiat Industrial n'est pas une PME au bord du gouffre : avec 49 usines et 12 centres de recherche et développement, elle a vu son bénéfice net bondir de 93 % du premier trimestre 2011 à celui de 2012. Son objectif pour 2012 est un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros et un bénéfice net de 900 millions d'euros. Il y aurait de quoi maintenir l'effectif du site (ainsi d'ailleurs que celui de deux autres sites visés aussi, en Allemagne et en Autriche) en répartissant le travail entre tous les sites, avec salaires maintenus. D'autant que les salariés de la Camiva sont à la source de vingt-cinq années de bénéfices !
Mais ce patronat a d'autres calculs, au détriment des travailleurs. Face à cette attaque la CGT, très présente dans l'entreprise, dénonce le Monopoly. Elle refuse que les travailleurs aient comme seule option, pour ne pas se retrouver sur le carreau, d'accepter des mutations à Annonay, en Ardèche, ou à Lyon. La CGT avait d'ailleurs déposé un droit d'alerte il y six mois, face à la baisse de la production. « Depuis début 2011, il n'y a pas eu d'investissements sur le site, dont les bâtiments sont anciens. Depuis 2008, on nous a retiré les productions à haute technologie et forte valeur ajoutée », a affirmé un militant.
Un rassemblement de protestation, regroupant plusieurs centaines de travailleurs de l'agglomération, s'est tenu le mercredi 16 mai, aux abords de l'usine. La CGT a annoncé que d'autres actions suivraient.