General Motors -- Strasbourg : Mise en vente ou marche vers la fermeture ?16/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2285.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors -- Strasbourg : Mise en vente ou marche vers la fermeture ?

Mercredi 9 mai, la direction de General Motors Strasbourg annonçait la mise en vente de l'usine, ou plutôt sa remise en vente, donnant aux travailleurs l'impression de revivre un mauvais film.

Une partie d'entre eux n'ont pas été très surpris par la décision de la direction et ils ne sont pas dupes : la mise en vente n'est qu'un leurre. Mais pour terminer le contrat qui lie GM à BMW et qui court jusqu'en 2013, parler de mise en vente est moins risqué ! D'autres, en particulier ceux qui avaient cru sauver leur emploi en votant pour l'acceptation de l'accord de juillet 2010, ont le sentiment d'avoir été bernés.

L'application de cet « accord », en fait extorqué aux travailleurs sous la menace de fermeture (blocage des salaires pendant deux ans, suppression de sept jours de RTT, suppression de l'intéressement jusqu'en 2013) a entraîné une nette dégradation des conditions de travail. Puis début 2012, la direction programmait trente-neuf jours de chômage pour le premier semestre, et fin mars, l'arrêt du chômage et un tour de vis supplémentaire pour augmenter la production quotidienne, passée de 600 boîtes à 620, 650, voire 660 par équipe. En février, la direction avait annoncé trois semaines de fermeture pour les congés d'été, revenant en arrière un mois plus tard en réduisant à quinze jours les congés d'été, avec une semaine reportée en octobre et quinze jours en fin d'année. Ce jeu de yoyo, qui est devenu son mode de fonctionnement depuis quelque temps, exaspère les travailleurs et les écoeure.

Depuis la reprise de l'usine de Strasbourg en 2010 par General Motors Company pour un euro symbolique, contrairement aux vagues promesses faites à ce moment-là, il n'y a eu aucun développement de projet pour une nouvelle boîte de vitesse, spécificité de l'usine, avec son centre de recherche européen, ni aucun investissement significatif.

D'autre part, les déclarations des deux dirigeants de GM et PSA, après leur alliance annoncée en février, sur les surcapacités de production automobile en Europe, les menaces qui pèsent sur les sites d'Aulnay pour PSA, Bochum en Allemagne et Ellesmere Port en Angleterre pour Opel (GM), tout cela laisse penser aux travailleurs que l'usine de Strasbourg fera partie de celles destinées à disparaître dans les plans de GM.

Mais pour l'instant rien ne dit que les travailleurs de GM accepteront de se laisser faire une deuxième fois.

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