Frais de campagne : 22 millions pour chaque candidat du second tour03/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2283.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Frais de campagne : 22 millions pour chaque candidat du second tour

En mars dernier, Nicolas Sarkozy avait qualifié de « grotesque » un éventuel financement de sa campagne présidentielle de 2007 par Kadhafi, alors au pouvoir en Libye. Aujourd'hui, il annonce son intention de traîner en justice le site d'investigation Mediapart après la publication d'un document faisant état d'une aide de 50 millions d'euros du dictateur libyen.

Il y avait déjà l'affaire Woerth, ancien trésorier de l'UMP soupçonné d'avoir reçu des fonds destinés à la campagne de Sarkozy en 2007, en provenance de Liliane Bettencourt, propriétaire de l'Oréal.

Ce qui ne fait pas de doute, c'est qu'à eux seuls les montants officiels des dépenses de campagne atteignent des sommes considérables, tant du côté de Sarkozy que de celui de Hollande. « On arrive au bout et il faut être extrêmement rigoureux », déclarait le responsable de l'organisation de la campagne de Hollande, admettant que celui-ci avait déjà frôlé le maximum de 22,509 millions d'euros autorisé par la loi. Au même moment Sarkozy n'avait paraît-il dépensé « que » 17 millions, mais le président-candidat était entré officiellement en campagne plus tard.

Aucun des deux candidats n'évoque de difficultés pour récolter de telles sommes, dont près de la moitié (47,5 %) est prise en charge sur les deniers publics. Ni Sarkozy ni Hollande n'ont de problèmes pour les dépenser. Selon les chiffres fournis par le Centre national du cinéma, de telles sommes équivalent à près de cinq fois le coût moyen d'un film de fiction, estimé à 4,7 millions d'euros. L'un comme l'autre ont donc besoin de faire beaucoup de cinéma pour masquer le vide de leurs propositions. Ce seront les capitalistes qui en écriront le scénario. Les classes populaires y tiendront le rôle de victimes. Mais elles pourraient créer la surprise en refusant d'être de simples figurants, pour entrer dans l'action.

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