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- Lutte ouvrière n°2283
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Dans les entreprises
Continental -- Clairoix (Oise) : Trois ans après, toujours mobilisés
Les travailleurs de l'usine Continental Clairoix ont fêté à leur façon le troisième anniversaire de l'occupation de la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009, qui avait pour but de s'opposer aux licenciements programmés par ce géant mondial de l'automobile. Ce 28 avril, 130 d'entre eux étaient rassemblés aux portes de cette même sous-préfecture pour exiger de la direction internationale de Continental et de l'État le respect de leurs engagements, consignés dans des accords successifs.
Fin 2011, constat était fait que les engagements de reclassement de ceux qui allaient quitter le statut de salarié de Continental, au début 2012, n'étaient pas respectés. Les salariés, à l'issue de plusieurs manifestations organisées par leur Comité de lutte, avaient obtenu de la présidence de la République, pour l'État, et de la direction internationale de Continental des engagements de prolonger jusqu'en juillet 2012 les actions de reclassement totalement insuffisantes jusque-là. Des moyens exceptionnels devaient être mis sur pied pour reclasser les quelque trois cents personnes non couvertes par les mesures spécifiques gagnées pour les plus âgés.
Or, début avril, le Comité de lutte finissait par mettre au jour le bidonnage total des chiffres de reclassements avancés par le prestataire chargé de cette mission, Altédia, filiale d'Adecco, numéro un mondial du travail temporaire. Au lieu des 27 reclassements en CDI sur un mois annoncés, il n'y en avait eu que six, et les 165 personnes prétendument en contrats temporaires, devant pour la majorité déboucher sur une embauche, n'étaient en fait que 35, avec des contrats d'une journée pour certains !
Le Comité de lutte avait envoyé une lettre ouverte à Marie Élisabeth Schaëffler, actionnaire majoritaire du groupe Continental (qui vient d'annoncer un cumul de résultats dépassant les 9 milliards d'euros en trois ans), et à Nicolas Sarkozy, en tant que président, pour leur rappeler leurs engagements de 2009 et fin 2011. Une nouvelle mobilisation s'organisait. C'est dans ce contexte que la direction de Continental a dépêché le président de Continental France à Compiègne ce 28 avril, avec les représentants de l'État, pour une réunion visant à répondre aux exigences du Comité de lutte.
À l'issue d'une réunion orageuse, Continental et l'État ont pris de nouveaux engagements dont la mise en forme devrait être entérinée le 4 mai au siège de Continental France, à Sarreguemines. La forte délégation des travailleurs de Continental présents le 1er mai à Compiègne en a pris acte, mais tout le monde reste mobilisé, chacun ayant conscience que c'est le seul outil aux mains des travailleurs pour garantir leur avenir.