Vendredi 20 avril, à l'appel de la CGT, des salariés de VSV (Vendeuvre sous-vêtements) se sont rassemblés devant l'entreprise et ont manifesté dans les rues de Vendeuvre. Cette manifestation dynamique exprimait leur refus d'être mis au chômage à la suite de la liquidation judiciaire de l'entreprise, décidée par le tribunal de commerce de Troyes il y a un mois. Aux 37 travailleurs de l'usine, le tribunal avait signifié que leur activité s'arrêterait le 30 avril.

La direction de VSV n'a même pas respecté la procédure légale. Le 12 avril, elle a convoqué une réunion du comité d'entreprise à 14 heures, une seconde pour 14 h 30, mais en convoquant la déléguée syndicale CGT seulement pour 15 heures, afin de supprimer toute expression d'opposition. La CGT a alors déposé un recours pour délit d'entrave et usage de faux. L'échéance risque donc d'être retardée.

Malgré le rendez-vous obtenu fin mars avec le ministre Baroin et la promesse de l'intervention des services de l'État, malgré une hypothétique reprise de l'usine par le groupe Zannier, spécialiste du vêtement pour enfants, juniors et adultes, tous les salariés seront licenciés. Après avoir déjà été vendue par le groupe Poron, l'usine de Vendeuvre, qui a connu plus d'une centaine de salariés, est en passe aujourd'hui de disparaître entièrement.

Pourtant, si VSV est une entreprise qui affirme connaître de gros problèmes de trésorerie, affichant une dette de 600 000 euros, l'usine de Vendeuvre reste un sous-traitant d'un groupe textile important, le groupe Zannier, qui regroupe dix-huit marques de vêtements et emploie 5 000 salariés dans trente pays différents.

D'autant plus qu'actuellement ce groupe investit sept millions d'euros sur le site de la Varizelle, à Saint-Chamond dans la Loire, pour construire un très grand entrepôt de stockage avec un robot. Il laisse miroiter la création d'une centaine d'emplois pour obtenir de nombreuses aides, subventions et autres exonérations. La pratique est coutumière pour ce groupe.

Autant dire que le groupe Zannier aurait parfaitement de quoi maintenir les 37 emplois à Vendeuvre s'il prenait sur ses bénéfices présents ou passés.