Vendredi matin 20 avril, quarante ouvriers, c'est-à-dire la quasi-totalité des embauchés d'un secteur du Montage de PSA Aulnay, les UEP HC3 et HC2, ont débrayé. Cette réaction de ras-le-bol a réuni les ouvriers postés et les moniteurs. Ces derniers, ouvriers professionnels, sont le maillon intermédiaire entre les opérateurs sur chaîne et la hiérarchie. La direction leur demande toujours plus : en plus des contrôles, des retouches et de la formation, c'est à eux de tenir les postes sur chaîne en cas d'absence. Il n'y a donc plus personne pour assurer les remplacements.

Cette situation n'est pas nouvelle, mais s'aggrave semaine après semaine, avec l'application de ce que PSA appelle « l'usine d'excellence ». C'est le sous-effectif organisé, les postes de travail surchargés, et la direction voudrait qu'il n'y ait aucun défaut et aucun arrêt de chaîne !

Le mécontentement accumulé a donc débordé. Réunis pendant la pause, les grévistes ont fait venir le contremaître qui a dû supporter la chaîne arrêtée pendant une heure et que chacun vide son sac et exprime son ras-le-bol. Tous exigeaient qu'il y ait des ouvriers en plus pour que chacun puisse être remplacé quand il en a besoin. Au lieu d'essayer de vider l'usine, PSA doit embaucher !

Une semaine a été donnée à la direction pour répondre aux revendications des travailleurs, en lui faisant savoir qu'ils étaient prêts à se remettre en grève si elles n'étaient pas satisfaites.