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- Lutte ouvrière n°2282
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Leur société
Le premier mai selon Sarkozy : Le « vrai travail » des Bettencourt et des Bolloré
Avec au ventre la peur de perdre sa place, et en mal de faire parler de lui, Sarkozy s'est lancé dans des rodomontades à propos du 1er mai. « Le 1er mai, a-t-il dit, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur.»
Le voilà donc qui appelle à un rassemblement ce jour-là place du Trocadéro à Paris. Après avoir renoncé au Champ de Mars, un peu trop grand pour qu'il puisse le remplir, il s'est rabattu sur une place parisienne toute simple... du 16 e arrondissement. Comme chacun sait, c'est celui qui rassemble le plus grand nombre de « vrais travailleurs », « vrais » actionnaires qui se fatiguent et « souffrent » dans les magasins de luxe, au bridge ou dans les salles de vente. Bref, le monde des Bolloré et Bettencourt, que Sarkozy et les siens aiment tant fréquenter.
Pour en rajouter encore, Sarkozy a précisé : « On avait pris l'habitude de ne voir défiler que les permanents syndicaux. Il y aura cette fois la fête des permanents syndicaux et la fête des travailleurs .» Bien sûr, il est haï chez les travailleurs et ce n'est pas à eux qu'il s'adresse en cette veille du deuxième tour, mais à l'électorat le plus réactionnaire, celui de ces patrons et autres exploiteurs avides, pour lesquels les travailleurs sont tous des tire-au-flanc et des fainéants qui ne devraient pas oser revendiquer et, si l'on comprend bien, ne font pas partie du monde du « vrai travail », selon Sarkozy. Dans la chasse aux voix, celui-ci ne fait pas dans le détail.
« Encore une fois, il divise, il stigmatise », a constaté Hollande en réponse à Sarkozy. Manuel Valls a renchéri sur ce thème : « Encore une fois, Sarkozy divise. » Mais qu'est-ce à dire ? Le premier problème est-il de rassembler ceux qui exploitent et s'en mettent plein les poches sur le dos des autres, avec la multitude de leurs victimes et de les unir... mais pour quoi au juste ? Pour que les plus pauvres se fassent dépouiller par les plus riches, mais avec un mépris moins affiché qu'avec Sarkozy et des regrets hypocrites au nom de l'unité ?
Que Sarkozy aille donc pérorer au Trocadéro avec ce qu'il appelle le « vrai travail ». La classe ouvrière, elle, a à répondre comme il se doit à la guerre de classe que lui font les capitalistes.