- Accueil
- Lutte ouvrière n°2281
- SET - Pierrelatte (Drôme) : Aucune raison que seul l'uranium s'enrichisse
Dans les entreprises
SET - Pierrelatte (Drôme) : Aucune raison que seul l'uranium s'enrichisse
Les travailleurs de la Société d'enrichissement du Tricastin (SET), filiale d'Areva, sont en grève depuis la fin mars. Lundi 16 avril, ils sont entrés dans leur quatrième semaine de grève.
Ils revendiquent, entre autres choses, une prime pour compenser les efforts fournis depuis quatre ans afin de permettre l'ouverture de la nouvelle usine d'enrichissement d'uranium Georges-Besse II, qui remplace l'ancienne usine Georges-Besse I qui va arrêter de produire courant mai 2012.
Face au refus de la direction d'Areva de céder à leurs revendications, les travailleurs de la SET ont décidé de bloquer et de filtrer l'accession aux trois entrées de l'immense site du Tricastin.
Le trust Areva, qui a fait de confortables bénéfices ces dernières années, a largement les moyens de satisfaire les revendications des grévistes. En refusant de céder, il perd d'ailleurs, d'après les syndicats, 500 000 euros tous les jours. Mais en lâchant, il prendrait le risque de montrer à tous les autres salariés d'Areva travaillant sur le même site à Eurodif, Cogema et Comurhex, qu'il y a de l'argent pour les salaires et qu'il est possible d'obtenir satisfaction.
En s'en prenant à un trust de la taille d'Areva, les 300 travailleurs de la SET savent qu'ils s'attaquent à forte partie. Mais ils ne supportent plus de voir leurs revenus baisser et leurs conditions de travail se dégrader. Ils ne supportent plus de ne pas avoir les mêmes conditions d'embauche et de salaire que leurs collègues d'Eurodif et ils sont inquiets pour l'emploi et les conditions de travail. Car s'il y a actuellement plus de mille salariés embauchés dans l'usine Georges-Besse I en cours de fermeture, il n'y en aura plus que 400 dans la nouvelle usine Georges-Besse II. Il est prévu qu'une partie des travailleurs de Georges-Besse I parte en préretraite et qu'une autre partie s'occupe du démantèlement des installations. Par ailleurs, la totalité de la maintenance doit être cédée au privé.
Pas étonnant que, dans ces conditions, la moutarde soit montée au nez des travailleurs de la SET. Et même s'ils sont conscients que leur combat est difficile, ils n'ont pas envie de se laisser faire.