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- Lutte ouvrière n°2281
- Nathalie Arthaud au Zénith de Paris, le 15 avril : Quel « bon gouvernement de gauche » ?
Nathalie Arthaud, une candidate communiste
Nathalie Arthaud au Zénith de Paris, le 15 avril : Quel « bon gouvernement de gauche » ?
Mais si les dirigeants socialistes reviennent au pouvoir, qu'est-ce qu'ils feront ? Est-ce qu'ils empêcheront le patronat de licencier, de fermer des entreprises ? Est-ce qu'ils l'obligeront à augmenter les salaires ? S'il est élu, est-ce que Hollande forcera le patronat à embaucher ?
Non, il ne le fera pas ! Et pas seulement parce que dans cette campagne il ne l'a pas promis, mais parce qu'au pouvoir les socialistes ont toujours laissé les patrons faire ce qu'ils voulaient !
Le seul engagement ferme que Hollande a pris est vis-à-vis des banquiers. Il insiste, comme Sarkozy, sur la nécessité de revenir à l'équilibre des comptes et de rembourser la dette de l'État au plus vite, quand bien même cette dette est celle de la bourgeoisie et que ce devrait être à elle de la rembourser ! (...)
Hollande a tenu pendant la campagne à rappeler aux financiers de la City de Londres que la gauche au pouvoir s'est toujours montrée bonne gestionnaire, qu'elle a même su privatiser et libéraliser la finance !
Eh bien tout est dit : si futur gouvernement socialiste il y a, il fera ce que la finance imposera. Si Hollande est élu, les sacrifices continueront. Les coups, au lieu de venir de la droite, viendront de la gauche.
Alors, si les travailleurs ont toutes les raisons d'exécrer Sarkozy, ils n'en ont aucune de faire confiance à Hollande.
Au fond, le seul atout de Hollande aux yeux de l'électorat populaire, c'est qu'il passe pour être celui qui peut battre Sarkozy. Pour le reste, il ne se fait guère d'illusions sur lui.
C'est cette réticence à s'aligner derrière Hollande qui fait la fortune de Mélenchon. Mais tout le monde sait que, si c'est précisément cette différence avec Hollande, son radicalisme verbal, qui lui attire des électeurs, il apportera son électorat à Hollande et il s'inscrira dans la majorité gouvernementale.
Que Mélenchon ou ses compagnons de route du Parti communiste participent ou pas à un futur gouvernement d'Union de la gauche, cela ne rendra pas la politique de Hollande meilleure. Ils auront seulement contribué à remplacer, auprès d'une fraction de l'électorat, les illusions dans Hollande par les illusions dans Mélenchon.
Plus la crise s'aggrave, moins il y a de place pour un « bon gouvernement de gauche » qui, au moins sur certains points, protégerait les travailleurs. Il n'y a qu'un gouvernement de combat de la bourgeoisie.
Ce qui s'est passé en Grèce avec le gouvernement socialiste de Papandréou et en Espagne avec Zapatero doit nous servir de leçon. Le capital financier n'a laissé aucune échappatoire, aucune marge de manoeuvre, à ces gouvernements de gauche.
Il n'en laissera pas plus en France.