La consommation de carburant a diminué de 3,5 % en un an. Il y aurait paraît-il le fait que les voitures consomment moins et que les conducteurs conduisent mieux. Il y a surtout le fait que le plein revient de plus en plus cher. C'est vrai pour tout le monde, mais ça n'a pas le même effet pour tous.

Si transporter ou fabriquer les marchandises revient plus cher, les capitalistes peuvent toujours augmenter leurs prix. Si la facture de chauffage collectif augmente, le bailleur augmente les charges. Si le prix du kérosène flambe, les compagnies aériennes augmentent leurs tarifs.

Mais, même si les travailleurs doivent payer plus cher pour se rendre au travail ou faire leurs courses, leur salaire ne bouge pas. Or ils n'ont bien souvent pas le choix. On ne peut faire ses courses qu'à l'hypermarché, en voiture. En dehors des grandes agglomérations, il est le plus souvent impossible de se rendre sur son lieu de travail autrement. Si, par le passé, les usines en campagne organisaient des ramassages en bus, elles ont maintenant tendance à les faire payer ou à les supprimer. Et quand de nouvelles usines sont créées, dans la même région et rayonnant sur le même bassin d'emplois, il n'est plus question de bus. Aux ouvriers d'avoir une voiture !

Et que dire des chômeurs, à qui Pôle emploi propose de faire cinquante kilomètres pour aller se faire dire qu'il n'y a rien. Ou bien de faire des dizaines de kilomètres par jour, pour gagner le smic horaire, autrement dit pour pas grand-chose une fois déduit le prix du transport.

Alors, de même que les patrons augmentent leurs prix quand leurs frais augmentent, les travailleurs doivent voir augmenter leurs salaires, indemnités et pensions quand les prix à la consommation augmentent.