Enseignement : L'inégalité de traitement augmente19/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2281.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Enseignement : L'inégalité de traitement augmente

Dix jours avant le premier tour de l'élection, voici un rapport de la Cour des comptes qui ne pouvait tomber plus mal pour le gouvernement. Chiffres à l'appui, il montre que, dans le domaine de l'enseignement comme ailleurs, l'argent est allé aux académies les plus riches au détriment des plus pauvres.

Ainsi l'académie de Créteil, qui regroupe les départements très populaires du nord et de l'est parisiens, se situe au 22e rang sur 26 pour la dépense par élève dans le primaire. Dans le second degré, alors qu'elle a accueilli 3 836 élèves supplémentaires à la dernière rentrée, elle perdait 426 postes d'enseignants. En revanche l'académie de Paris, elle, gagnait vingt postes pour mille élèves supplémentaires. L'État dépense près de 50 % de plus pour former un élève parisien qu'un banlieusard. Et la liste est encore longue de ces injustices sociales qui commencent dès la maternelle, puisqu'en Seine-Saint-Denis moins de 1 % des enfants de moins de trois ans sont scolarisés, contre 13,4 % sur l'ensemble du pays.

Le ministère de l'Éducation nationale objecte qu'il est normal que Paris soit mieux doté, puisque c'est là que se trouvent les classes préparatoires et les professeurs agrégés en fin de carrière, tandis que les enseignants débutants, aux salaires bien inférieurs, sont affectés prioritairement dans les établissement de banlieue. Le ministère avance en outre que les établissements scolaires sont aussi financés par les collectivités locales -- ce qui ne fait souvent qu'accroître l'inégalité de départ, les communes ou les départements les moins riches n'ayant pas les moyens de pallier l'injustice dans l'attribution de crédits.

Cette différence de traitement est révoltante. Car c'est au contraire aux écoles de banlieue, là où les élèves sont les plus pauvres et concentrent des difficultés de tout ordre, économiques, linguistiques ou culturelles, que l'État devrait accorder le plus de moyens pour tenter de corriger l'injustice sociale.

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