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Leur société
Sarkozy à La Réunion : Pour le plus grand bonheur des patrons
Les sondages qui ont précédé la venue de Sarkozy à La Réunion le mercredi 4 avril le donnaient largement battu dans l'île. Aussi n'a-t-il pas tenté le bain de foule et à son arrivée au moins 200 policiers, dont certains venus spécialement de métropole, veillaient à ce que des contestataires ne pénètrent pas dans l'enceinte de l'aéroport.
Après tout, Sarkozy n'était pas là pour eux. Son programme pour l'outre-mer est exclusivement destiné au patronat et peut se résumer en ces quelques mots : des cadeaux, encore et toujours des cadeaux aux capitalistes.
Ainsi, soi-disant pour favoriser la création d'emplois à La Réunion, il propose une exonération totale des cotisations sociales pour les entreprises qui embaucheraient un jeune de moins de 25 ans pendant trois ans, quel que soit le secteur d'activité.
De même, les patrons des cinq secteurs prioritaires de la Zone franche globale ne paieraient plus aucune cotisation pour tout nouvel emploi. Commentant ces annonces, des représentants du patronat local se sont déclarés satisfaits, tout en précisant que, « si les entreprises n'ont pas besoin d'embaucher, elles n'embaucheront pas ». C'est d'ailleurs pourquoi toutes ces aides ne créeront pas un emploi de plus. En revanche, elles permettront aux patrons qui doivent embaucher d'économiser sur les salaires et, partant, d'enrichir toujours les mêmes, qui disposent déjà des dispositifs contenus dans la loi de modernisation économique pour l'outre-mer et de ceux de la défiscalisation.
La cherté de la vie est telle à La Réunion qu'aucun candidat de passage n'a pu manquer de prétendre avoir une solution. Pour Sarkozy, il s'agirait « d'augmenter l'autorité de la concurrence ». Autant dire que, s'il était élu, il ne ferait rien qui puisse ne serait-ce qu'égratigner les capitalistes de l'import-export et de la grande distribution, qui s'octroient des marges effarantes.
S'agissant de l'éducation, et en particulier des moyens pour combattre l'illettrisme qui est un véritable fléau à La Réunion, Sarkozy a répété que « ce n'est pas une question de quantité ». Les classes surchargées, les 162 postes que son gouvernement a supprimés cette année ne sont visiblement pas un problème pour lui mais en sont un, et de taille, pour les élèves et les enseignants.
En fait, Sarkozy exprime clairement que les travailleurs n'ont rien à attendre de lui. Et lorsqu'il déclare à l'adresse des classes populaires que « l'avenir n'est pas à l'assistanat généralisé », c'est tout son mépris qu'il leur crache à la figure. Les véritables assistés ne sont pas les travailleurs qui s'échinent à longueur d'année au travail pour de misérables salaires, ni ceux qui sont condamnés au chômage et à l'exclusion, mais bien les capitalistes à qui Sarkozy obéit servilement.