Vendredi 30 mars, les militants du CSP59 (Comité des sans-papiers du Nord), qui organisent régulièrement manifestations et occupations pour la régularisation des immigrés sans papiers et pour être reconnus par la préfecture comme interlocuteurs pour discuter des dossiers, avaient choisi d'occuper le local électoral de l'UMP à Lille.

Dans cette période de surenchères anti-immigrés de Sarkozy pour disputer à Marine Le Pen les voix des racistes, la réaction de l'UMP a été brutale. Les CRS sont intervenus rapidement, ont évacué sans ménagement la soixantaine d'occupants, un sans-papiers a dû être conduit aux urgences de l'hôpital et six autres ont été arrêtés puis conduits au centre de rétention en vue de leur expulsion, vers l'Algérie pour la plupart. L'UMP a déposé une plainte pour dégradation de locaux.

Lors du passage des sans-papiers devant le juge des libertés au tribunal de Lille, mercredi 4 avril, la manifestation de soutien a encore été brutalement repoussée par les CRS. Six manifestants ont dû être conduits à l'hôpital, notamment après avoir été gazés de près et pour coups au visage.

Finalement, deux des sans-papiers arrêtés ont été libérés et la cour d'appel du tribunal de Douai a annulé les expulsions des quatre autres pour vice de forme. C'est une bonne nouvelle pour les sans-papiers, mais c'est toute l'agitation xénophobe de l'UMP et de Sarkozy, aidés par la police, qui pollue les esprits et la société et qui devrait être condamnée.