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Leur société
Hausse des prix : Un indice officiel, c'est pratique pour les mensonges officiels
« Il y a un seul pays en Europe dont le pouvoir d'achat a augmenté, c'est la France », répète Sarkozy, avec un étalage de statistiques et de chiffres tendant à prouver que les salaires ou les retraites auraient, ces dernières années, augmenté parallèlement aux prix, voire plus rapidement !
Pour appuyer les déclarations les plus fantaisistes, il n'est pas toujours besoin de tordre les statistiques. Car celles-ci ont souvent peu de rapport avec la réalité vécue par des ménages composés de salariés, de chômeurs, de retraités. C'est le cas de l'indice Insee des prix à la consommation. En février 2012, il est en hausse mensuelle de 0,4 %, après une baisse de 0,4 % en janvier. Sur un an, il s'accroît de 2,3 %.
De tels chiffres ont de quoi laisser sceptique. Par exemple, l'Insee ne prend en compte l'évolution des loyers que pour 7 % dans ce fameux indice ! Or il est flagrant que la hausse des loyers plombe le pouvoir d'achat des salariés. Et les emprunts contractés par les travailleurs, qui essaient d'avoir un logement à eux, pèsent eux aussi très lourd dans leur budget. Ainsi, un ménage aux revenus modestes sur deux consacre au moins 23,6 %, près du quart de ses revenus, à se loger, et même au moins 34 %, soit le tiers, s'il est locataire dans le parc de logements privés, selon une récente étude de l'Insee lui-même.
Cet organisme n'envisage pas pour autant d'accroître la part des loyers dans son « panier de la ménagère » qui lui sert à calculer l'indice des prix, un indice qui est la référence officielle. Cet indice relativise l'importance des différentes dépenses des ménages. Il serait nécessaire qu'il existe un contrôle, un indice des prix qui, au lieu d'aider les gouvernements à mentir pour se justifier, permette d'indexer réellement les salaires sur les prix. Pour ce faire, cet indice devrait être contrôlé, non pas en haut lieu, mais par les travailleurs, avec l'aide des syndicats et des associations de consommateurs, et mesurer en temps réel l'évolution des prix.
Et il ne suffirait évidemment pas de s'arrêter au simple constat. Cet indice-là devrait servir de référence pour que les salaires soient revalorisés, là encore en temps réel, afin que les classes populaires ne subissent pas les effets de l'inflation.