Groupe Renault : 11 milliards, de quoi augmenter les salaires et embaucher29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Renault : 11 milliards, de quoi augmenter les salaires et embaucher

Venus de tous les sites de Renault, des usines et des bureaux d'études, environ 1 100 travailleurs se sont rassemblés mercredi 21 mars devant le siège social de l'entreprise à Boulogne-Billancourt. Ils étaient 300 du Technocentre de Guyancourt et de Cléon. D'autres sont venus de Flins, de Sandouville, du Mans, de Douai, de Lardy, de Rueil, de Cergy et de Villeroy, pour beaucoup en cars spéciaux.

Après plusieurs débrayages, donnant lieu parfois à des rassemblements, cette journée était un point fort des manifestations contre la minable augmentation de salaire que propose la direction du groupe. Elle a annoncé 1,3 % en mars et à nouveau 1 % en octobre pour les ouvriers, et 0,7 % pour les employés, techniciens et agents de maîtrise. D'un côté, les dirigeants du groupe prétendent qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses, que c'est la crise. D'un autre côté, le PDG Carlos Ghosn s'est vanté d'avoir 11 milliards de trésorerie dans les caisses, et son salaire se monte à 9,6 millions d'euros.

Quant aux dividendes, ils ont été multipliés par quatre. Et, chose qui a beaucoup choqué l'ensemble des salariés, les dix principaux dirigeants de Renault se sont octroyé, eux, une augmentation de salaire de plus de 10 %.

Ce double langage de la direction passe de moins en moins. Au rassemblement, l'ambiance était résolue. Pour certains jeunes salariés il s'agissait de leur première grève. Et nombre de ceux qui ne sont pas venus discutaient aussi des salaires et voyaient le débrayage avec sympathie.

Le jeudi 15 mars déjà, un débrayage avait eu lieu au Technocentre de Guyancourt sur l'ensemble de l'ingénierie. Six cents travailleurs du site, rejoints par ceux de Lardy et de Rueil, s'étaient rassemblés devant l'entrée. « Les salaires, ça ne va pas », « Qu'est-ce qu'on veut ? Des sous ! », ces slogans étaient repris par tous. Un rattrapage de 300 euros et 10 % d'augmentation de salaire sont mis en avant.

Face aux multiples hausses des prix de l'électricité, du gaz, des produits alimentaires, les seuls chez Renault qui conservent leur pouvoir d'achat, avec une indexation de leurs salaires sur les prix, ce sont bien les dix plus hauts dirigeants, avec leur augmentation de 10 %.

Cette échelle mobile des salaires, possible pour eux, doit l'être pour l'ensemble des travailleurs qui ont fabriqué les profits de Renault.

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