Grand Lyon : Troisième semaine de grève des éboueurs29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grand Lyon : Troisième semaine de grève des éboueurs

Lundi 26 mars, la grève des éboueurs de la régie publique du Grand Lyon, soutenue par l'ensemble des syndicats, est entrée dans sa troisième semaine. Dans les deux dépôts de Gerland et Villeurbanne, les grévistes ont continué leur mouvement, déterminés à ne pas accepter la réorganisation qu'on veut leur imposer. Ce serait la cession à des entreprises privées du ramassage complet de Lyon et Villeurbanne, plus intéressants pour elles, qui sont payées au tonnage, pendant que la régie publique ferait le ramassage dans les 56 autres communes de la communauté urbaine.

Les grévistes dénoncent le fait de permettre à Veolia et Sita (Suez) de s'enrichir avec le ramassage des ordures, alors que les dirigeants du Grand Lyon savent bien que cela revient plus cher aux habitants. Ils envisagent d'ailleurs de reprendre à Veolia la distribution de l'eau potable, car d'un coût trop élevé. Les grévistes dénoncent aussi les conditions de travail imposées par ces entreprises privées, où les éboueurs sont moins nombreux pour ramasser plus d'ordures.

Les conditions de travail sont dures aussi dans la régie publique, où un éboueur parcourt environ 18 km par jour tout en manipulant dix tonnes de déchets. C'est pourquoi ils demandent de pouvoir bénéficier de deux jours de repos consécutifs en ne travaillant pas le samedi où, selon eux, il y a bien moins de déchets ménagers. La direction propose un samedi libre sur deux, qui avait déjà été accordé en 2003 et jamais appliqué !

La négociation est bloquée : la direction ne bouge pas. Les responsables socialistes, le maire de Lyon Gérard Collomb et Thierry Philip, font preuve d'un mépris qui augmente la colère des grévistes, en mentant sur les salaires, prétendant qu'ils débutent à 1 700 euros alors que la réalité est 1 200 euros, et en disant qu'ils ne travaillent pas beaucoup. De plus, après avoir retiré une première assignation en justice des responsables syndicaux, la direction les a de nouveau envoyés devant le tribunal le 22 mars. Le jugement a exigé que les dépôts ne soient plus bloqués par les grévistes et qu'ils restent à l'extérieur. Mais il a aussi dénoncé l'embauche anormale d'intérimaires pour contrer la grève, ce recours ne devant concerner que le remplacement d'éboueurs malades.

Là où la régie publique assure actuellement le ramassage des poubelles, les conséquences de la grève sont de plus en plus impressionnantes. Les poubelles débordent, les tas d'ordures s'accumulent sur les trottoirs et empiètent sur la rue, avec des sacs plus ou moins écrasés et éventrés. Les mauvaises odeurs augmentent avec la chaleur. Et pendant le week-end on a assisté à une trentaine de feux de poubelles sur les trottoirs.

Même si tous, bien sûr, espèrent que la grève se termine rapidement, il n'y a pas d'exaspération de la part de la population concernée par la grève, car tout le monde se doute bien qu'avec la privatisation il faudrait payer plus cher. Et les habitants ont de l'estime pour ceux qui font un travail que personne ne leur envie.

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