Jeudi 22 mars, à l'appel de la CGT, entre 800 travailleurs selon la police et 3 000 selon la CGT sont venus manifester à Florange contre la fermeture des hauts fourneaux et de toute la filière liquide. C'était un rassemblement national, dans le cadre de la journée de la CGT pour la défense de l'industrie, avec des délégations venues des usines sidérurgiques de Fos et de Dunkerque, mais aussi de Liège, du Luxembourg et même une délégation de Madrid.

Tous manifestaient contre Mittal, contre les fermetures d'usines et les suppressions d'emplois. ArcelorMittal vise à faire le maximum de profits en faisant tourner au maximum le minimum d'usines, ce que le slogan « Full Mittal Racket », résumait sur tous les casques. Une délégation CFDT et une FO de l'usine de Florange étaient également présentes en début de rassemblement, ainsi que des militants syndicaux de nombreuses usines métallurgiques de Lorraine qui, à l'appel de la CGT, manifestaient leur solidarité.

Arrivés devant les grands bureaux, les travailleurs trouvèrent des portails cadenassés, mais qui ne résistèrent guère. Mais après quelques pas sur les pelouses de la direction, un cordon de CRS empêchait d'aller plus loin.

La délégation du Luxembourg où ArcelorMittal emploie 5 500 travailleurs était particulièrement fournie. ArcelorMittal y a annoncé la fermeture pour une durée indéterminée, autrement dit définitive, d'une grande partie de l'usine de Schifflange et d'un laminoir à Rodange - et non la fermeture totale de ces deux sites comme nous l'avons écrit par erreur dans notre précédent article. Cela ferait 282 suppressions d'emplois supplémentaires, dont plusieurs dizaines d'ex-travailleurs de Gandrange. Sur les quatre plus grosses usines luxembourgeoises, deux seulement pourraient rester en activité. Ainsi que, bien sûr, le siège mondial du groupe qui est, comme par hasard, dans ce paradis fiscal du Luxembourg.

De Florange au Luxembourg, il faut interdire les licenciements à ArcelorMittal, un trust gavé de profits - 19 milliards en cinq ans ! - et de subventions publiques. Si la conjoncture est moins bonne, il faut le contraindre à répartir le travail entre tous les sites, en gardant intérimaires et sous-traitants.

À Florange la mobilisation pour le redémarrage des hauts fourneaux continue. Une marche symbolique sur Paris, composée de seize marcheurs qui se relayeront, part ces jours-ci pour se terminer le 6 avril par un concert au Trocadéro avec Bernard Lavilliers et le groupe Zebda.